La cigarette humide

Je l’avais fait tomber la cigarette humide
Quand je l’ai ramassée encore rougeoyait
Le tison calciné dans son foyer timide
Sous la pluie et le vent la fumée ondoyait
 
La lueur avivée en brumes crépitantes
D’un effort inégal entamait le papier
Et du tabac tombait des effluves montantes
Ciselant les contours comme un profil côtier
 
À chaque inhalation, requête pulmonaire
Le filtre se mêlait et de goudron et d’eau
Et au fond des poumons de l’homme débonnaire
On buvait le poison comme un précieux cadeau
 
La cendre accumulée en pointe vacillante
Comme un crayon cassé laissait dans l’air épars
Les traits d’une volute éphémère et glissante
Comme un rêve mouillé parmi les cauchemars
 
Le feu qui regagnait le périmètre et l’aire
Que le cylindre alloue à son ardent emploi
Termina cependant sa course cinéraire
Contre le dernier pan de la frêle paroi

La cigarette tue attention ! Beau poème pleins de vérités.

"On buvait le poison comme une précieux cadeau"

SUPERBE !!!

By . Ventpré

j'ai mis quelques relectures pour comprendre, ce que j'ai compris ^^ Tu nous offres tellement d'images ! Et l'exhalaison de cette fumée, je la connais, nous fait prendre conscience de cette organe interne en perpétuel contact avec l'extérieur, c'est une sensation ... En fin, évidement, l'air de la montagne, ou de la mer, est plus vivifiant

C'est magique ! Merci pour le partage.

Merci à vous tous d'être venus me lire
Et pour l’accueil chaleureux que vous avez fait à ma cigarette transie

Je vais te faire revenir par ce message sur ce poème parfaitement maîtrisé...

Merci Gérard, j'y reviens avec joie.
Je crois bien que c'est mon préféré.