Nouvelle 1

Nouvelle 1
 

Il était arrivé là pour fuir une vie qui, durant dix ans, l’avait confronté
à trop de heurts, de discordes avec la personne dont il fit le choix de
partager les jours.
Bien sûr dans toute histoire d’amour – comme l’on dit – il y a des hauts
et des bas. Il ressentait qu’il avait puisé au fond de lui tout ce qui aurait
dû sauver ce couple, mais ce fut en vain et face à ce constat, il décida
de partir, de s’enfuire loin de la colère et des cris qui relevaient plus
d’un problème psychique que de raisons réelles.
Dix années rangées dans un placard à fin de ne plus subir, ni être
confronté à ces maux quotidiens dont il avait tant espéré trouver la
solution, mais sans autre résultat que d’aller se mettre à l’abri, ailleurs !

Il était donc arrivé là, dans un petit deux pièces déjà bien âgé
comme lui d’ailleurs. Les premiers temps il essaya de se remettre les
idées en place, de retrouvé la paix de l’esprit et du cœur !
Il profita de l’installation que lui imposait son emménagement pour
commencer à oublier toute la douleur que lui avait laisser cet échec.
Et puis il était persuadé que vivre dans ce vieux logement n’était que
provisoire, que bientôt il se relogerait plus confortablement.
Ainsi passèrent deux années où, petit à petit, revinrent en lui le calme
qui faisait partie de sa personnalité, une certaine tranquillité et la liberté
de vivre dans le silence qui assainit l’esprit.

C’est avec bien du mal qu’il trouva, pour chaque meuble, sa place, mais

cela finit par arriver ; ainsi il commença ses recherches d’un autre logement.
Là, par contre, ce fut très rapide, il fit vite le constat que tout était au-dessus
de ses moyens, qu’il allait devoir se résoudre à poursuivre sa vie dans
ce logement exiguë, malsain, humide et poussiéreux. Ce fut une chute libre
d’abord et, le temps passant, cela devint un calvaire !
Il tenait le coup grâce à son chien ! Il était impératif que son compagnon
ne souffrit pas de cette situation. Alors chaque jour il privilégia tous les désirs
de son beau Labrador si affectueux. En sorte, ils vieillissaient ensemble
mais eux sans jamais se disputer, toujours là, l’un pour l’autre !

Le dix neuf août 2015, après quatre ans de vie dans ce logement, son chien
s’éteignit dans ses bras (il avait treize ans) ! Son départ laissa un vide dont
il n’avait pas idée !

Pour faire le deuil de son chien, il lui écrivit quatorze lettres et des poèmes et,
comme d’habitude, il chercha à garder son équilibre : « vivre encore ! »
Mais la solitude s’installa sans qu’il l’ait vue venir et, en ces jours, lorsqu’il regarde
par sa fenêtre il n’entend plus la vie !

à suivre, peut-être…

Alain Girard

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Dépôt SACEM au nom de : SARAH et LUCIE GIRARD