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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
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 nouvelle : l'heure bleue

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Flore de caroly
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Flore de caroly

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nouvelle  : l'heure bleue Empty
MessageSujet: nouvelle : l'heure bleue   nouvelle  : l'heure bleue EmptyDim 5 Nov 2006 - 14:35

" L'heure bleue "


La Citadelle en cette fin d'été attirait de nombreux touristes ; les boutiques de souvenirs, identiques jusqu'à l'écœurement grouillaient d'une foule parlant toutes les langues et, si quelques visiteurs acharnés suivaient le guide dans la morne visite souterraine des cachots et des lieux de prières, les remparts, ouverts sur l'infini des marécages, drainaient la plupart des curieux.
C'était presque " l'heure bleue" . Cette heure que les guides et les publicités des agences de voyages définissaient comme "Une sensation de fin du monde" qu'il fallait avoir "vue".
Un homme jeune grimpait lentement l'escalier menant à la première terrasse. Il avait quitté le groupe dont il faisait partie : Il serait temps de le rejoindre sous le camp de toile qui abritait les visiteurs pour la nuit, ou seulement le lendemain, pour le voyage du retour à travers les marais : pas question de traverser en solitaire : Il fallait connaître le chemin entre sables spongieux et bancs de vase et les rares passeurs qui en avaient le secret se gardaient bien de le divulguer : de père en fils, c'était un héritage. A l'aller, leur guide leur avait signalé une grande croix de bois plantée à même le marais : le "Cimetière des fous" comme on l'appelait ! Il n'avait pas osé une photographie de peur de choquer . Il regrettait le contre-jour et les deux corbeaux perchés sur une des branches…
Il s'accouda au rempart, son regard clair effleura la surface des marécages qui reflétaient le soir dans une débauche de rouges-orangés. Un instant, il se laissa envahir par cette lumière chaude, l'ombre d'un sourire le fit ressembler à quelque dieu adolescent et un reste d'enfance brilla dans ses yeux.
C'était "beau", mais en fait une simple vision de carte postale : lui aussi comme tant d’autres était venu voir cette lumière de l'équinoxe d'automne que l'on ne pouvait admirer que quelques minutes par an après le coucher du soleil et que toutes les pellicules photos avaient été incapables de restituer. Il le pourrait peut-être…
La légende de la Citadelle faisait allusion à des faits plus troublants encore : certains avaient vu… on ne savait quoi, mais étaient partis émerveillés, quittant leurs compagnons de voyage pour toujours " du rêve plein les yeux " aux dires de ceux-ci...
Il serra contre lui son appareil photo et poursuivit l'ascension. A chaque créneau du chemin de ronde s'agglutinait la foule bruyante désireuse de se garder une place de choix.
Dans ses rêves l'attente de "l'heure bleue" était silencieuse ; il l'aurait même voulue "grave". Frustré par tout ce bruit il lui fallait trouver l'endroit confidence à ne partager qu'avec le ciel …
Ce ne fut que plusieurs minutes plus tard qu'il découvrit, dans l'ombre d'une tour d'angle un passage discret où il se faufila.
Là personne… un chemin étroit entre deux murs aveugles surplombé d'un ruban de ciel sinuant au hasard de la marche…plus un bruit, un silence de neige molle, un silence minéral...
Il avança quelque temps espérant trouver une échappée sur le marais, mais il ne vit nulle porte, nulle ouverture dans ce mur lisse et haut qui excluait toute idée d'ascension.
Sa paix peu à peu se chargea d'inquiétude : Et "l'heure bleue" ? Qu'en verrait-il ? Des bribes entre deux murs ! Une photo perdue au bout d'un interminable voyage : c'est dans ce but unique qu'il avait construit sa vie depuis plus d’un an…
II fit demi tour et se mit à courir pour retrouver l'ouverture première accédant au rempart mais il eut beau scruter le mur, aucune issue. Le passage s'était-il refermé sur lui ?
Une sourde angoisse accélérait son pas, scandant les secondes.
Là haut, le ciel s'assombrissait : ce serait bientôt, c'était déjà sans doute trop tard ; sa main se crispa sur l'appareil inutile, et il continua d'avancer, mais plus lentement, sans but désormais, vide.
Le soir était tiède. Un étrange apaisement montait en lui. Il devenait "machinal" : aucun désir et aucune douleur ; une paix tiède faite d’un magma de joie et de peine ; il y retrouvait en même temps toutes les sensations de goût, d'odeur, de bruit : une neige neuve où crisse les pas, une tulipe écartelée au premier soleil du printemps une larme de rosée perlant encore sur les pétales, la première caresse que l'on ose où que l'on reçoit , l'adieu impossible où les mains s'attardent et restent à flotter en l'air comme des papillons , la ruine perdue identique à soi jusqu'à l'absurde… une paix inexplicable ; il balaya sur sa joue d'un revers de main une larme tiède : il allait vers nulle part et nul ne l'attendait. A quoi bon ?
Il s'arrêta et s'appuya au mur . Il caressa la pierre du bout des doigts comme une peau, et la pierre était douce et lisse et chaude comme une femme. Alors, il s'assit tout contre le mur , ferma les yeux , y appuya sa tête et c'était une sensation extraordinaire comme une main qui effleurait sa joue, un corps contre son corps et il se faisait pierre et la pierre était vivante , palpitante, humaine…
Une lueur éclaboussa ses yeux : le mur se déchirait d'une large échancrure et à perte de vue s'étendait le marais : c'était "l'heure bleue": indescriptible lumière faite de milliards de particules colorées qui envahissaient l'espace, coloraient d'outremer l'eau stagnante des mares, s'accrochaient à lui, irradiaient les murs. Il était statue et la lumière le pénétrait sans rencontrer de résistance et ses mains devenaient transparentes et bleues, inertes : l’appareil photo lui échappa : on ne photographie pas le rêve !
Il regarda de toutes ses forces car la lumière faiblissait déjà et des écharpes de brumes bleutées s’enroulaient autour de la citadelle.
Soudain il vit l'inexplicable : Le ciel reflétait le marais comme le marais reflétait le ciel. C'était une vision impossible que celle de ces deux mondes inversés…
Puis, du marais et de son miroir de ciel, des milliers d'oiseaux sauvages s'élancèrent, du marais au ciel et du ciel au marais et lorsqu'ils se rencontrèrent à l'horizon de rien, dans un grand cri, ils disparurent.
Et de la brume naquit la nuit…
Il resta hébété, extatique, comme assoupi . Mais bientôt, le mur se fit rugueux, se fit pierre. D'une main hésitante il palpa l'endroit de la déchirure : le mur s'était refermé ; au dessus de lui s'allumait la nuit. La pierre se fit froide, désagréable, contrainte.
Alors il se leva et repartit d'un pas d'automate. Combien de minutes ? Cela lui sembla très court et très long, mais soudainement il se retrouva immergé au milieu de la foule gluante des remparts dans une gifle de lumières fortes et de bruit insoutenable, aigu comme une déchirure.
Le désir de fuir le submergea.
Alors il s'élança sur les remparts, descendit le premier escalier venu, traversa la seconde puis la première terrasse, la cour principale, franchit la porte d'enceinte. Et au fur et à mesure qu'il s'éloignait, le bruit de la foule décroissait, mais un autre bruit, venu d'on ne sait où s'affirmait de plus en plus fort , de plus en plus aigu et ce n'étaient ni les rires, ni les bavardages, ni la cloche de la citadelle, ni les bruits de la nuit.
Il fuyait , fuyait. Son appareil cognait sur sa poitrine.
Il descendit la colline de la Citadelle, trébuchant sur les pierres du chemin et le bruit s'amplifiait .
Il dépassa le camp de tentes ; le bruit se faisait cri.
Il arriva en bordure des marais : la lune se levait, énorme, orageuse, traversée de nuages opaques. Son reflet fissurait le marécage , se mourait à ses pieds.
Le cri emplissait l'espace.
C'est alors qu'il comprit enfin : il ne saurait y échapper : le cri était dans sa tête ; c'était un cri d'oiseau sauvage, d'oiseau des marais, d’oiseau libre : un cri de ralliement.
S'il s'était penché vers le rayon de lune, il aurait pu contempler dans l'eau le reflet émerveillé de son regard.
Il ne s'est pas arrêté ; il avait hâte de répondre à l'appel . Il a couru tout droit dans le marais.
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raymonde
Invité
Anonymous



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MessageSujet: Re: nouvelle : l'heure bleue   nouvelle  : l'heure bleue EmptyLun 6 Nov 2006 - 22:58

l'heure bleue un titre rêveur votre talent me sidère j'ai lu ce récit avec attention et..passion
amitiés
raymonde
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nouvelle : l'heure bleue
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