Dans mon œil fatigué

Dans mon œil fatigué
Comme dans des eaux troubles
Se mêle opacité
Parmi les reflets doubles

Qui teintés de couleurs
Faussant l’image belle
Déforment les splendeurs
Dans l’étroite prunelle

Dans mon œil fatigué
Comme dans une eau noire
La lune a déserté
Le fond de ma mémoire

Privée de ses rayons
Éclipsés en surface
Les algues en haillons
Emplissent tout l’espace

Dans mon œil fatigué
Étrange biotope
Flotte la vacuité
De l’idée mise en trope

Et pour ne pas ternir
Les choses épargnées
Laissons-les s’endormir
Ces sphères soulignées

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Bonjour Atsen,

Je pense que c'est plutôt le cœur qui est fatigué et c'est d'autant plus regrettable que malgré cette vision déformée on devine de fort belles images.

Amitiés
Jeannie.

Belle écriture... Belles images...Et j'aime bien votre citation de Descartes. Le philosophe et le poète ont quand même besoin l'un de l'autre... La raison et le cœur, ou l'imagination ne vont pas l'un sans l'autre.
Cordialement.
Carpediem

Merci a vous deux pour votre lecture et votre commentaire.

Jeannie, ce que vous dites et sans doute vrai. Si j'ai choisi les yeux c'est en référant au lieu commun des yeux comme le miroir de l'âme mais aussi parce qu'il s'agit d'un organe de perception capable de déformer la réalité. Ainsi les yeux seraient révélateurs d'états du cœur et partagent avec celui-ci la capacité de déformer les choses et de s'alourdir. Hormis ces analogies, il se trouve que, pour moi, cette fatigue du cœur coïncide, entre autres, avec une diminution des heures de sommeil.

Amitiés
Atsen

C'est magnifique. .. Bravo

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