Un récit

J'ai condamné le monde à n'être qu'un récit,
Un pavé dans la nuit, un tissus d'ignorance.
Les âmes égarées y puisent l'espérance
De freiner quelque peu l'insolent déficit.

La contrainte commande et le songe adoucit.
Grâce à lui la folie se complait dans l'errance
Mais quiconque voulant s'arroger l'assurance
Se trouvera captif du néant qui durcit.

Pour celui qui, béant devant la porte close,
Cesse de progresser, ajoutons cette glose:
La porte est un mensonge, alors songe à passer.

Substitue à l'obstacle un trait de fantaisie.
Il n'est pas de dragon qu'on ne peut terrasser.
J'ai condamné le monde, il sera poésie.

J'ai bien aimé "l'architecture" de ce  poème.....un peu noir finalement au départ, mais le dernier tercet est vraiment réussi et délivre un message d'espoir.