GRATTE-SAC

GRATTE-SAC

Petit ruisseau perdu
Entre les herbes sauvages
Jardin de mon enfance
Où bercée par ton doux murmure,
Je m’extasiais devant la nature.
Tu trouvais ton chemin
Entre les champs de vignes
Et de jasmin.
Comme il était difficile
Et dangereux de t’aborder
Tant les ronces défensives
Et les chardons bleu
Abondaient sur tes rives.
Des ombres serpentaient
Dans ton lit sablonneux
Et j’en rêvais la nuit
Que de secrets
Que de mystères
Devais-je découvrir !

Petit ruisseau perdu
Entre les herbes sauvages…
Aujourd’hui encore
Les tilleuls s’accrochent
Obstinément à tes berges,
Cherchant désespérément
L’élément indispensable
A la vie.
D’imposants noyers
Poussent en tes entrailles
Offrant au soleil, au vent,
Des feuilles rouges et tendres
Qui appellent la caresse de l’homme.
D’immenses lauriers défient l’univers
Tout emplis d’une force
Et d’une beauté étrange.
Des noisetiers désordonnés
Font de discrets apartés
Près des sureaux touffus et têtus.

Petit ruisseau perdu
Entre les roseaux
Et les herbes sauvages…
Tu cours, cours vers le village
Et tu deviens domestiqué,
Pollué, bétonné
Par des humains
Qui ne comprennent rien
A la caresse d’une mésange
Frôlant l’eau,
Au vol transparent des libellules,
Aux chants d’amour
Des crapauds,
Aux fourmillements
D’êtres singuliers,
D’oiseaux minuscules
Qui trouvent ici refuge
A l’abri des regards
Et gardent encore…
L’Espoir !