Atterrissage

Observateur, passif, longtemps je l'ai été
Comme au gré des marées, comme aux vents balloté
Et croyant me nourrir par le son et l'image
J'ai le ventre bien vide et je rentre à la nage

Parvenu sur la grève essorée de soleil
Esseulé de la trêve échue en ce réveil
Affamé, assoiffé, il me vient à l'envie
De savourer ces fruits qui me content la vie

Enfin je reconnais l'avide adolescent
C'est le Temps harassant véhicule au présent
J'avais un jour d'été fui l'endroit de son règne
Après mon épopée je supplie qu'il m'imprègne

De sa déliquescence il me fait un manteau
Qui altère mes sens et me tient en étau
Sous la chape de plomb qui se veut atmosphère
Je hume son parfum vibrant et délétère

Je ne vois plus l'amer de la terre où je suis
Je le sens dans ma chair, je le souffre et le vis
Que les astres errants tombent de jalousie
Car me voilà vivant sorti de l'aphasie

bonjour, je suis d'accord avec Jeannie, c'est très beau et très bien écrit.
tu n'as que 21 ans je lis mais ce texte donne l'impression que tu es plus âgé.
le titre est bien choisi, comme si tu t'étais égaré on ne sais où, très loin, puis réfugié dans ton passé.
ou apparemment tu te retrouves.