A toi misère

A toi misère

Endormie sous la bête de fer, insensible

Au vacarme ouaté d'apocalypse qui flambe

Ses atomes scintillants d’allégresse qui enjambent

Avec leur opulence, comme un ogre invincible

Ta fragile personne soutenant son enfant.

Les cortèges des voitures en ballets impatients,

Les cabas trop emplis des rires inextinguibles,

Les vêtements qui crient l'indécence tangible,

Glissent sur ton corps collé au mur d'argent,

Entourent ton sommeil d'un berceau indécent.

Tes yeux clos protégés de songeries brillantes

Se libèrent de la honte de la main mendiante.

Dans tes haillons, sous ton foulard d'errance,

Tu n'entends plus le bruit de ces sonates livides,

Qui tintent l'insolence de leur indifférence,

Elles ne sont pas pour toi mais pour cette hydre avide.

Elles rythmaient tes journées au plafond descendu,

Dans le train de tes jours en voyage suspendu,

Sur cette aire de transit en témoin de nos joutes,

Tu n’espères plus le geste déterminant ta route.

Car aujourd'hui est trêve de ta quête coutumière,

Celle là même qui brûle notre âme embarrassée,

Et fait monter du ventre notre amoralité,

Tu rêves en ton autel, si éphémère, bulle d'air.

Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A
Bruine

... Un poème ô combien contemporain!

Lecture

c'est une femme, une mendiante, que je voyais régulièrement faire la manche avec son enfant, près du distributeur automatique d'un grand parking, près d'une zone commerciale. et puis un jour, je l'ai vue qui s'était endormie, son enfant contre elle.

La misère fait toujours peine à voir pour qui est pourvu d'une âme sensible: une âme de poètesse.

:!Ecrivain: Ton poème te désigne du doigt comme faisant partie des gens de cœur et ça me plait.

ecrit au fort ressenti
des mots jaillis d'un coeur sensible
merci poétesse
soleilbleu

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