Les condamnés (fable)

Suis-je si conne
Docile ou pire
Encore trop bonne
De ne pas dire
A ces fieffés cons
Combien ils sont cons ?

Au dernier soir ils s’en revenaient,
Amoureux et tout guillerets
De leurs innocentes rapines,
Rassasiés de mûres aux épines
Des ronciers griffés, occupés
De leur liberté enfin retrouvée.

Pendant ce temps, faisaient gras
Hyènes et chacals, lapant aux plats
Les reliefs de l’Hallali funeste.
Vidant les verres et tout le reste,
Il vous eut fallu voir leur trogne,
Lorgnant les amis devenus charognes.

Il y avait là aussi le marabout !
Esbaudi de japper avec ces loups,
Il quitta le dernier, la queue basse,
Le charnier que de guerre lasse,
Sa Dulcinée épuisée abandonne
A l’époux qui alors…pardonne.

Epilogue d’un triste épisode de la vie courante dont je fus l’impuissante mais impliquée spectatrice.

Suis-je trop bonne
A ne point les maudire ?
Je leur pardonne
Et préfère rire
De ces fieffés cons
Qui ne sont que… cons !

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