Ballade (3) de la jeunesse – Retour d’Allemagne

Par la taille il m’avait prise et assise
Tout contre lui, je lui accordai la faveur
Qu’il m’aima mais déjà j’étais éprise.
Diether m’avait offert le Bonheur
Mais au bonheur je ne fis pas honneur.
En terre étrangère, d’y sceller mon sort,
Je refusai par une sotte frayeur…
À l’époque j’étais si jeune encore.

Paris l’hiver, je trainai ma valise
Pleine de doutes vers un ailleurs
Dont je ferai ma terre promise.
Je me recroquevillai pour l’heure
Sur le quai froid comme fanent les fleurs.
J’avais échoué à la gare du Nord
Et je songeais à un monde meilleur…
À l’époque j’étais si jeune encore.

De la Seine j’en suivis les eaux grises
Qui brisèrent en éclats chagrin mon cœur
Comme gemmes que le lapidaire égrise.
C’est ainsi que la jeunesse se meure
Sans heurs ni même une once de rancœur.
Il me fallut pourtant quelques efforts
Pour accepter une vie sans saveur…
À l’époque j’étais si jeune encore

Mes enfants, lisez ceci pour que demeure
Un peu de moi quand las les croque-morts
Me jetteront dans le trou au fossoyeur…
À l’époque j’étais si jeune encore.

Il semble qu'il y aient deux épisodes avant.
La narration de cet épisode d'une période de la jeunesse en poésie, est plutôt harmonieux, dans la forme - évidemment le fond n'est pas gai...

Je dirais presque..."Il faut bien que jeunesse se fasse"
Mais cela me paraît une phrase un peu dure, dans des cas pareils.

Bravo pour le récit.

Il fait partie d'une série de ballades biographiques que je vais déposer dans les jours qui suivent sur mon grimoire. Je corrigerai leur forme ensuite.

Je l'aime bien comme il est moi. Pour beaucoup la jeunesse ne fut pas une partie de plaisir, pour d'autres même, ce fut pire.
Une ballade que j'ai suivi avec intérêt et je suivrai les autres de la même manière.
Amicalement