La page blanche

Ce morceau de papier que l'on froisse telle son âme
c'est la tête qui se vide,des pensées qui s'éffacent
c'est le coeur qui se ferme,un k.o cérébral
une douleur ineffable,sortie de l'encéphale.

L'étendue ivoirine de la feuille de papier
fait remonter en nous des angoisses oubliées
ou des amours meurtris, pour un temps bien cachés
une peur ancestrale,sur le néant singulier.

C'est la plume qui se fige,attendant le signal
marée montante des mots, sortie triomphale
de l'émotion cachée,tombée dans le bourbier
d'une vie bousculée,que l'on veux décrier.

Maintenant assez ! il faudra bien s'y coller
point de sombres pensées, en ce debut d'année
du soleil, des fleurs,des écrits bien accordés
voila ce que l'esprit est capable d'insuffler.

C'est le verbe triomphant, terrassant la terreur
réveil de la page blanche, qui toujours nous fait peur
que l'on soit d'Ithaque,priant au retour d'Ulysse
que le vent annonçat en de sublimes délices.

Et l'amour qu'il ne faut, somme toute pas oublier
qu'il soit maudit,Béni et parfois sanctifié
une plume,de l'encre, quelques vers joliment rimés
c'est encore lui souvent, qui noirci le papier.

Jfo