La chasse...

La chasse...

Installé devant l'aubette / sur le trottoir juste en face
J'avoue, je scrute et je guette / l'animal que je pourchasse
Mais il faut de la patience / et un regard aiguisé
C'est de l'art ou de la science / laissez-moi vous expliquer.

Ça se passe juste au printemps / après les premières lueurs
Du soleil qui répand / ses toutes premières chaleurs.
Mettez vos lunettes noires / pour cacher vos yeux qui brillent
Attention à la bagarre / pour voir sous les jupes des filles.

C'est une chasse à l'instinct / il n'y a pas de manuel
Faut du courage c'est certains / pour traquer la demoiselle
Qui dans un geste furtif / se grattera le mollet
Ou se penchant c'est kif-kif / relacera ses lacets.

C'est à cet instant précis / qu'il faut garder son sang-froid
Attention les indécis / pourraient s'en mordre les doigts
Car surtout là il ne faut / pas que les yeux s'éparpillent
Pour décrocher le gros lot / et voir sous les jupes des filles.

Certains jours on peut compter / sur l'aide des éléments
Quand par une journée d'été / soudain se lève le vent
Oui, mais là c'est du bonus / une bénédiction des cieux
Redonnant même du tonus / à n'importe quel petit vieux.

Mais comme tous les bons chasseurs / faut se méfier du gibier
Même si les amateurs / peuvent là aussi s'exercer
Pour ne pas qu'il y ait d'embrouilles / et finir à la bastille
Gardons les mains dans nos fouilles / pour voir dessous les jupes des filles.

Parfois, mais vraiment c'est rare / on frise l'hallucination
Même s'il n'y a pas de hasard / c'est une sacrée émotion
Quand on descendant l'escalier / on lève les yeux, c'est fatal
Et que passe sous notre nez / ô mon doux Jésus le Saint-Graal.

Mesdames surtout ne soyez / trop dur avec ma personne
Je vous prie de ne juger / l'aveu en moi qui résonne
Puisque dieu nous a donné / deux yeux qui souvent scintillent
Ça n'est pas pour les fermer / mais pour voir sous les jupes des filles.

Ne jetez pas l'anathème / sur cette douce vérité
Malgré tout si l'on vous aime / on ne peut pas s'empêcher
Même si l'on est au régime / de regarder le menu
Qui se présente sublime / au détour de quelques rues.

Installé devant l'aubette / sur le trottoir juste en face
J'avoue je scrute et je guette / l'animal que je pourchasse
Mais comprenez-moi si j'ose / et tant pis si l'on m'étrille
Poser à vos pieds une rose / pour voir sous les jupes des filles.

Oli4
:D:

J'aime assez l'effort de nous montrer les hémistiches
Mais pour le nombre de pieds de chaque hémistiche, il aurait mieux valu l'écrire ainsi.

Installé devant l'aubette
Sur le trottoir juste en face
J'avoue, je scrute et je guette
L'animal que je pourchasse
Mais il faut de la patience
Et un regard aiguisé
C'est de l'art ou de la science
Laissez-moi vous expliquer.

Ainsi, tous les vers ont sept pieds (les e étant muets)

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
La chasse... Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

En tout cas, moi pour les conseils sur la technique je n'ai rien à dire, je suis incompétant en la matière- mais pour le sujet traité (cela me fait penser à une chanson d'Alain Souchon...) ainsi que ta façon d'écrire : bravo! original , sympathique, amusant , charmant. Et j'ai beaucoup aimer te lire....

La chasse... 3289

Certes, Sandipoète, la remarque est judicieuse et je vais expliquer mon choix.

Tout d'abord, dans l'intitulé il est précisé : Paroles.
Car ce texte n'a pas été construit spécialement pour être lu, mais entendu.
Ce sont les paroles d'une chanson de mon cru.

Ensuite, j’ai choisi cette forme, afin que le texte ne s'étire pas trop en longueur.
J'ai remarqué que bien des fois, le lecteur appréhende les textes courts d'une boulimique lecture cursive, et se détourne de ceux qui semble visuellement très longs.

Mais je prends note de cette observation et te remercie pour cet avis constructif.
:)

Merci beaucoup Sitaël.

Une certaine "Souchonerie" pour ce qui est du thème, en effet. 8)
J'y vois plus un genre "d'éternel masculin" résumé par ce passage :

Puisque dieu nous a donné
deux yeux qui souvent scintillent
Ça n'est pas pour les fermer
mais pour voir sous les jupes des filles.

Malicieusement.
:D:

Invité

Salutation
Pour être un poète dirait Reiner Maria Rike il faut avoir ça en soi.
Vos cours et mots rébarbatifs nous ennuient
Que de recherche pour trouver des mots ampoulés
Servis aux repas des bourgeois distingués
Si le poème glisse sous ta langue et couche sous les plis
D'une langue perlée de milles subtilités, c'est sans doute par émoi
Celui qui touche les cœurs et parle à l'âme de ces gens-là!

Oli4 j'aime beaucoup le petit côté grivois de ton poème et il glisse en moi comme une sucrerie.

Merci fleurdepat.

Également pour cet énigmatique cheminement.
Et comme le pensait Rainer :
"Nous sommes les abeilles de l’Univers. Nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’invisible."
Que j'aime les grivoises sucreries...
;-)
Oli4

Invité

Ce petit cheminement n'en était en fait pas un mais plutôt un "nota bene" pour les versificateurs qui se roulent dans les "hémistiches" et autres mots que mon cerveau se refuse à retenir. J'aime plus le délié de la langue que le rigorisme de l'écrit travaillé.

Qu'importe ce qu'un cerveau peut retenir...

Les mots sont dans les livres, les livres sont faits de mots.
Il suffit de connaitre le bon livre pour appréhender le juste mot.

Tout le reste n'est qu'amusement.
;-)

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