l'indispensable

La tienne est parfaite pour servir un piano,
D'autres vigoureuses accomplissent leur tache,
Certaines malheureuses manient une hache,
La tienne est discrète pour conduire un pinceau.

La votre est gracile pour soulager mes maux,
Le doigt de celle-la nous désigne le lâche
Qui derrière son bras son visage nous cache !
La mienne est fébrile pour écrire ces mots.

J'aimerais voir ce monde vivre sans ces mains
Serait-il plus immonde ou alors plus serein ?
L'esprit peut-il créer, modeler notre terre ?

Voila bien la question qui vient hanter nos vies,
La matière soumise à toutes nos prières,
Il faudrait pour cela que nos mains soient unies.

Il est difficile de parler de la main en un poème...
Ce sonnet me fait penser que vous avez travaillé vraiment pour ce poème.

travaillé !!!
Vous m'inquiétez un peu...sonne-t- il aussi "besogneux" que ça ce poème ?
J'y ai passé un peu de temps c'est vrai. mais bon c'est du plaisir aussi de tordre les mots et les idées pour les faire rentrer dans un carcan préétabli.
La liberté surveillée en somme!!

C'est bien ce que je dis...
Le sonnet nous oblige dans sa conception, à approcher la perfection.

Labruyère a écrit:

Quand une lecture vous élève l'esprit et qu'elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage :
Il est bon puisqu'il est fait de main d'ouvrier.

Voila que Labruyère vous offre une belle pirouette sur le thème imposé du moment!!

Je ne dirais pas que le sonnet nous oblige à la perfection mais qu'il nous impose une rigueur extrême. Après c'est le poète qui peut tutoyer la perfection au sein des limites imposées.
J' aime cette antinomie entre la liberté totale du fond et la rigueur imposée de la forme.

On retrouve cela dans beaucoup de domaine de l'expression artistique.

En ce qui me concerne cela reste un pur divertissement sans aucunes prétentions!