de Danielle Petit - HISTOIRE DE L’an 2002

Dans les sous -sols d’une grande ville,
il y avait un petit garçon.
Il était né, un matin,
sans façon, ni saint patron.

La mère, s’en était allée,
ses copains avaient troqués
les chaînes à vélo
contre les biberons de lait,

et ils s’en étaient occupé,
du bébé........

Lui, ne voyait pas le soleil,
mais n’était pas sous-alimenté,
les copains continuaient à voler
pour qu’il ait ce qu’il fallait.

Il eu même pour son premier Noël
la dernière moto électronique
qu’il regarda d’un être craintif.
Ce furent même ses premiers sanglots
quand Charlie, la terreur des mouches à beurre,
mit en route, le moteur.

Jamais, on ne l’avait laissé pleurer,
dans les sous-sols de sa première année.
Toujours un bras pour le bercer,
toujours une voix pour le calmer.
Une goutte de lait quand il voulait.
Il était un enfant choyé,
au milieu de ses pères et mères.

Un vieux matin tout fripé,
les flics, alertés, débarquèrent,
sans pourtant avoir été invités,
prirent l’enfant, sans demander,
parcequ’en haut d’un bureau ensoleillé
il avait été décidé,
qu’il serait mieux dans un foyer
où tout serait stérilisé.

Il eu du soleil et des jouets,
une alimentation équilibrée,
mais tous les jours il pleurait.
Charlie, Marie et P’tit Dédé,
qu’ils ont dit « pas socialisés »,
ne pouvaient le visiter,
dans son home propré et rangé.

Un jour, il sera adopté.
Mais sa mère qui s’est éveillée,
dans le sous-sol réhabilité,
avec son amoureux tout cabossé,
pense qu’elle ne sait plus qui elle est
pour l’enfant qu’elle avait confié
à ces copains désespérés.

Elle pense même faire un autre bébé,
pour occuper ses plates journées
et percevoir les alloc, comme sa voisine d’à côté.
Pendant s’temps là, elle pense aux grosses légumes,
qui ramassent tout ce qui peut encore gonfler,
leur petite fierté de nantis.

Et Charlie, Marie, p’tit Dédé,
vont faire un tour où vous savez,
pour avoir voulu une sup-télé,
dans le magasin, sans payer !

La valse des bilans trafiqués,
des fausses factures, des pots de vin camouflés
ne sont pas des affaires souvent jugées.
Des entreprises sans s’inquiéter,
font travailler sans papiers,
charges sociales, pam-pam panier,
et plus question de syndiqués,
sinon c’est la porte sans délai,
Avec une grosse faute inventée
par un patron patenté.

Le monde va-t-il continuer
à se foutre de ceux qui voudraient
simplement vivre et pouvoir becqueter
comme disait l’enfoiré envolé ?

L’an 2002 verra peut-être tout sauter,
volcan, météorite, révolution,
ou encore les grandes déraisons.

Qui fera revenir à la réalité,
tous ceux qui ne pensent que poignon,
pouvoir, élimination,
jugement et condamnation,
prison pour insoumission.
Et le soleil, du p’tit garçon
qu’il a pu avoir par sélection,
est-il si chaud
dans le salon
où il joue le chant du petit mitron ?
L’amour est-il une histoire de poignon ?

D.P. DEC 90. SEPT..91. JANV.97

On peut aussi avoir le coeur ulcéré de voir combien des enfants doivent se battre pour vivre pour le simple fait d'être né où il ne fallait pas.

Poème original sur l'enfance mais bien vrai. C'est la face cachée de la Lune, celle qu'il faut le courage d'aller voir, mais elle existe. Belle inspiration