J'AI l'AGE DES SAISONS

J’ai l’âge des saisons…

J’ai l’âge des saisons qui parcourent mon âme. Aux Chemins de ma mémoire, j’ai semé mille fleurs aux fragrances tenaces et, parfois, je le refais à l’envers pour cueillir, sur leurs pétales fragiles, le cristal éblouissant de leur splendeur passée. Il faut que je te dise, je m’agenouille devant elles, m’offre à leurs scintillements. Je les caresse du regard en retenant mon souffle ; la magie est vulnérable.

J’ai l’âge de toutes ces saisons dont jouit ma conscience. De sentiers en ruisseaux, des rives jusqu’aux fleuves, j’ai été porté ici. Ici m’aime, je crois. Je ne crains point l’effet calendaire et la chute à venir : j’ai des rires en cascades qui égaient mon présent et qui suffisent à m’immerger dans la grâce infinie ; j’entends la respiration de la vie à la cime des monts, au grand large des océans, et c’est un peu la mienne !

J’ai l’âge d’être grand : d’aimer sans certitude, d’être toujours surpris…en flagrant délit d’espérance, à voir sautiller un griset sur la mousse argentée d’une rocaille. C’est mon faîte qui embrasse le tourment des cieux : je suis un arbre heureux à l’écorce craquelée dans un univers de bois mort. Mais je règne au-dessus de l’idée que les hommes s’en font…

J’ai l’âge des saisons qui parcourent mon âme. Chemin de ma mémoire, je vous retrouve dans un regard immense. Plein d’amour.

Pierre WATTEBLED – le 13 août 2007

Merci pour ce petit intermède tout en beauté, imagé et hors du temps.

:!Bravo!:

Bonjour Pierre, lors de ma lecture j'ai d'abord pensé à un vieillard qui par son expèrience racontait ses emotions, puis l'arbre centenaire s'est imposé, mais mon ressentis reste sur ce vieillard, car ton poème parle aussi de l'humanité.
Bravo pour ce double effet.
Lunessences :Bisous:

Ta magnifique prose me fait penser quand à moi au vieux poète qui sème des textes à lire et à relire au fil du temps.
A l'Aede qui aime à revenir s'émouvoir sur ses vers qui sont autant d'émotions prises au fil du temps et conservées pour égayer son présent.
Tu vois, tes métaphores sont si fortes que dans mon esprit, à la lecture de ton poème, tu viens remplacer l'arbre dant tu parles avec une telle maîtrise du mot.
Tu es un grand poète cher Pierre et je suis vraiment heureux que tu viennes sur nos pages pour déposer d'aussi beaux cristaux éblouissants.

:!Bravo!:

bonsoir pierre,


quel écrit ..... c'est un texte à relire à tête reposée pour en savourer toute l'essence ...... peut-être n'ai je pas encore l'âge d'être grande ... il me faut encore apprendre .....


:Au revoir:

De la belle prose Pierre .Après lecture de ton poème je me sens hors des contraintes quotidiennes , du temps et de la platitude (ou de mornitude comme dirait la socialiste française).
Transporté au delà des monts des cieux vers un monde ovniférique où l'on pourra vivre tout une éternité d'amour sans se poser les questions existentialistes qui , justement , nous empèchent de VIVRE .
Bravo ! Ami Poète .

Tendrement , Walido

Bonjour Pierre..J'ai lu ton poème et voilà qu'aussitôt j'ai imaginé la mémoire de cet arbre et l' empreinte des saisons sur son écorce... sérénité et tendresse, arbre magique et généreux!