Au cœur de la nuit

Au cœur de la nuit 

Au cœur de la nuit se cache un prisonnier
Une chaîne aux poignets, il supporte le poids des journées
Hélas marquées d’un désespoir qui reluit
Et dessine un condamné couvert de suie

L’aube se lève, dans ce champ isolé
Où la paix règne sur ce chemin d’Arreau
Le soleil traverse enfin, la nuit et ses barreaux
Puis pénètre dans sa cellule isolée

Les geôliers viennent chercher l’enchaîné
À leurs yeux glacés s’affiche la cruauté
Vêtus de noir ils imitent les ténèbres
Et font sonner les cloches funèbres

Le soleil regarde le condamné
Lui donne des ailes, lui permet de s’en aller
Mais l’homme déchu parle avec la peur
Qui lui ordonne une mort dénuée d’honneur

Le regard triste, lune chante une dernière fois
Nuit est prise d’un ultime sursaut
Et dans dernier râle, est éteinte par ses bourreaux
Qui virent dans sa mort les éclats de l’effroi

Au cœur de la vallée viennent les vents glacés
Le ciel se couvre de nuages froissés
Les éclaires rugissent une mort fatiguée
Et s’écroulent sur une vulgaire clarté

Le crachin amène à la dérive
Gaïa abandonne son antique façade
Les cieux sont maladroits et s’affalent
Sur la terre promise au khédive

La roche, pure, dévoile son art
Le préserve à l’abris de l’avare
Et le réchauffe du froid, bavard
Qui chante la mort au regard des bagnards

L’homme admire de ces yeux voilés
Les dunes aux reflets saudades
Et le ciel devenu maussade
Qui dévoilent une tristesse flamboyer

Au regard de la neige apeurée.
Et le poète se met à espérer
Il rêve de s’échapper
De ses tristes pensées

Quand l’homme d’une divine pluie
Arrose la toile de sa vie
Que les chants glacés enrobent ses cris
Les abîmes l’inondent de mépris

Quand le vent s’est arrêté de souffler
Que le temps est enfin passé
Mais laisse mourante la vallée
Et la misère dans ces paysages calcinés

La fascination nous enlace
Une kalopsia nous embrasse
Devant ce paysage de disgrâce
Devant ce désert vorace

Quand l’obscur lumière cache son or
Les âmes ayant quittées leur corps
S’affranchissent de leur morne sort
Et la gloire reconnaît ses torts

Voilà une nuit bien sombre !

Tu peux nous expliquer le vocable "Kalopsia" ?
Selon ce que j'ai trouvé, ce vocable correspond à l'illusion que les choses sont plus belles qu'elles ne le sont.

Kalopsia signifie bien l'illusion d'une chose qui est plus belle qu'elle ne l'est réellement

Merci pour le conseil surfer c'est un poème que je souhaite améliorer je prend note