DOLEANCES AU PERE NOEL

Cher père noël issu de la rue je loge au pavillon de la misère
Les nuits se font froides je crains le gel et son ardeur
Je songe aux noëls d’hier, j’étais un homme !
A présent mon corps s’est avachi j’ai vieilli ma vie de cent décennies

Cher père noël saurais-tu m’ouvrir la porte des matins
Promis je ne boirais plus, je réhabiliterais le travail
Le brouillard a filtré le sentier d’infortune
Aide moi je t’en pris à gommer mon indécence

Cher père noël cette nuit je pleurerai sous le sapin vêtu
Doré, garni de boules mystiques et de guirlandes fastueuses
Je penserai si fort à toi que tu désireras me connaître
Mon nom ? J’ai oublié dans la tourmente et la pénurie des instants

Cher père noël mon adresse ? Tu ne sais pas ? La rue des solitaires
Tu tournes l’angle et tu me verras, assis craignant le froid
Je tends la main, j’ai perdu ma honte, mes mains bleues saignent quelquefois
A demain papa noël mon seul ami sur cette terre déserte

Raymonde verney