Le rapport entre la poésie et l'image

Puisque nous sommes entre nous j'en profite pour vous parler d'un sujet qui me tient à coeur, à savoir le rapport qu'entretient la poésie avec l'image.
L'image et l'imaginaire, voilà deux pendants d'une même facette, d'un même regard. La poésie, en effet, par ses mots imagés nous suggère un monde visuel qui peut nous entraîner fort loin dans la rêverie. L'image par contre, fige le temps et l'espace, mais nous projette dans l'imaginaire de son auteur. Et en cela réside la différence. Dans l'écrit, le poète nous offre son imaginaire, mais c'est notre propre rapport aux mots qui construit le contexte et le sens, et par là-même il peut différer fortement de celui du poète. J'en veux pour preuve, une petite anecdote que je vais vous narrer. J'ai écrit un petit recueil de poèmes afin d'illustrer par mes mots les peintures d'une artiste, laquelle n'a pas retrouvé dans mes mots les sensations, ni le sens de ce qu'elle ressentait dans sa peinture. Elle trouvait pourtant que j'avais du talent, et là n'est pas la question, mais le plus troublant c'est que j'ai écrit différemment sur ses peintures que ce que je fais habituellement. N'ayant pas discuté plus avant de ses raisons, je ne saurais en dire davantage, mais je serais fort content que vous me disiez, si vous aussi vous avez été confronté à une expérience de ce type.
Poétiquement votre
Yves

Il m'arrive souvent d'ajouter des images à vos textes. Surtout lorsque je les installe sur le Portail suite à un concours gagné. Je suis toujours géné par la manipulation car je ne suis jamais certain que l'image que vos mots me renvoie soit la même que vous vouliez me dépeindre.
Pour moi, je le dis souvent, le poète peint avec les mots. Et c'est pour cette raison que je préfère la littérature à la peinture que j'ai pratiqué dans mon jeune temps, (7 ans de beaux arts). Dans la peinture, on se livre beaucoup plus que dans l'écriture. J'aime beaucoup la notion de liberté que donne la littérature à celui qui la reçoit.
Le décalage entre l'imagination et la perception est très net, ce sont même deux formes de conscience qui sont antinomiques. Plus je perçois de façon aiguë, de manière attentive, vigilante, lucide, et moins j’imagine. Percevoir, c'est être présent, ici et maintenant près de cette fenêtre ouverte, rester à même la perception, dans cette pièce où je me tiens. Non pas s'évader en pensée. Plus je me laisse aller à l’imagination, moins je puis percevoir ce monde actuel, de telle manière que la conscience d’image chasse la conscience de chose et réciproquement. La conscience d’image ne se développe qu’en donnant congé provisoirement au Monde de la vigilance, sans que pour autant la conscience ne tombe dans la torpeur d’un sommeil. La vigilance suppose une conscience des choses et une conscience du Monde, une tension caractéristique qui appelle une surveillance . Cette tension de la surveillance est celle qui justement doit se relâcher pour que je m’évade et me livre tout entier à des images. D’un côté, il y a donc le réel et toutes ses exigences, de l’autre, il y a l’irréel et toutes ses séductions ; en d'autres termes, ou bien aussi : la conscience de la vigilance et l’inconscience qui tend vers le rêve.

j'ai réussi à tout lire compliqué!
pour répondre à yves on a illustré un de mes recueils d'enfants et j'en ai été ravie je suis simple et pas difficile mais mon dessinateur est doué il récidivera il me l'a promis
bisous
raymonde

Il est plus facile d'illustrer des mots que de mettre des mots sur une illustration ! Telle était la teneur entre autre de mon propos.
Bises

j'avais compris mais je suis ainsi je réponds quelquefois à côté car j'ai envie de parler de ce qui me touche
pardon cher poète
bious
raymonde
un peu provocatrice je sais

Y a pas de mal !
biz