On s'endort en marchant !

Invité

Quand le soleil s'incline au sommet de la vie,

Comme dans les fossés se blottissent des fleurs

Que l'on ne connaît pas ; ou bien sur un parvis

L'immensité de l'âme accrochée par mégarde,

Où plus rien ne se dit, où plus rien ne se garde,

On sent monter en soi le songe de ses pleurs !

Il fait nuit sur la route ! On s'endort en marchant,

Et de sa pauvreté on relève la tête

Même si le cœur nu promet encore un chant,

C'est celui du départ, celui – incognito -

Qui s'éveille soudain où l'on pensait : « bientôt ! »

Qui dort de poésie, de poésie en fête*1!

Après les grandes pluies, après les longs silences,

Lorsque on aura rêvé les beautés de l'amour,

C'est d'un geste éconduit que, soudain, on s'élance

Outre ses passi/ons *2 et leurs médiocrités

Qui ne surent jamais le sang des Libertés

Car la vie ne veut plus que l'on soit – là – toujours !

*1 « en faite »

*2 le : / indique la bonne façon de prononcer ce vers

Alain Girard

Le 27 07 2017