En un jour incertain.

Invité

En un jour incertain.

La vie tout doucement dans sa lenteur extrême

Nous dépourvoit de tout en un jour incertain

Et l'on s'éveille ainsi par hasard d'un matin

Comme chante l'oiseau « sur la plus haute branche*1 »

Sans avoir, à ses mains, les douceurs de ces hanches

Dont le cœur s'entrouvrit de bien tendres : « je t'aime ! »

Passe le temps d'aimer comme aimer ne plus croire

Et comme croire ainsi reste le lieu divin

Qui ne sera jamais quelque chose de vain

Lorsque l'on a vécu profondément sa vie

Parmi bien des bonheurs et de belles envies

On ne sait plus de soi ce qu'il faudrait en boire !

Le graci/eux*2 s'éloigne et la douceur s'enfuit

Dans la fuite des mots que l'on entend mourir

Chaque fois, qu'en soi-même, on sent un peu pourrir,

Comme une absurdité, le dessin d'un poème

Et qui croyait, pourtant, et qui croyait, quand même

En des Êtres... Les fruits !

Alors on laisse aller la vie et sa besogne

En des contrées de rien, en de lointains obscures...

Le monde d'ici-bas, de lui-même, récure

« Un impossible rêve*3 » et de son infini

Ces choses qu'on aimait comme chacun vous nie

De sa propre question à laquelle on se cogne !

*1 Louis Aragon

*2 Le : / indique la bonne façon de prononcer le mot dans ce vers

*3 Allusion à Jacques Brel : « La quête »

Le 2 08 2017

Alain Girard