Premier jet --Dépendances et mémoire olfactive

Les sucs succulents de la nourricière, douceur et satiété.
Grandissant, manger, hurler et survivre.
Du pablum, maïs en crème au Parmentier, du kraft diner au foie gras.
Chasse aux phoques, fourrures, standing, aristocratie, chasse sportive et gaspillage.
Adrénaline. L’appétit, le vrai, en voie d’extinction.

Boulimie.
Plus je mange et plus j’ai faim.

100 poulets sont morts aujourd’hui; poitrines sauce forestière, cuisses barbecue. Les cœurs? Laissés pour compte.
Plus je mange et plus j’ai faim.
Et la soif...
Des sucs succulent de la nourricière aux effluves éthyliques de Meursault, 3 grosses Labatt, 50, bleue, bleue dry, ice. Peu importe le reflux gastrique et sa diarrhée.
Peu importe.
Peu importe l’effort ou sa récompense,

Plus je bois et plus j’ai soif. Bière nauséeuse, soudain, moins j’ingère, je digère et moins la soif m’obsède, elle se dissipe, elle s’amertume, s’estompe et disparait.
Et toi...
Toi.
Comme la faim, comme la soif et la victoire.
De tes sucs succulents aux appréhensions. Et ta peau havane moite qui répand ses arômes herbeux sur mes seins en attente.
Le cœur battant en mon sexe qui meurt, un arrière goût de revenez-y, encore et encore. Aujourd’hui, ce soir, demain.

Peu importe.
Peu importe l’offre, ma demande est si grande. Je suis insatiable, tu sais.
Et quand tu pars, mes désirs se dissipent, s’amertument, s’estompent et disparaissent.
Brumeux souvenir.
Et moins je te vois, te déguste et te hume, plus j’oublie qui tu es.

J'ai apprécié cette poésie percutante qui dénonce une certaine façon de vivre en dépendance... 
Merci pour le partage.
Roger.