La fureur du dragon

Je regarde le bonheur des autres et je sens grandir en moi une haine sournoise,
un œuf de dragon prêt à exploser et à faire sortir son engeance que rien n'apprivoise.
Plein de dégoût, jaloux, fou de toute cette joie qui s'expose froidement au jour ;
Il vient m'exploser au visage comme une bombe sans compte à rebours.

Et la bête qui est en moi pleure des larmes de lave, crache des flammes,
s'envole dans mes tripes, s'accroche à mes os à la recherche d'un restant d'âme.
Et le monstre fulmine de ne rien trouver, sinon la lâcheté d'un cœur putréfié
qui essaye de battre alors que personne ne peut l'entendre, personne ne veut s'y intéresser.

Les crocs plantés dans ma chair pour l'attendrir, les relents de remords qui me font vomir
m'attirent, me donnent le sentiment de mourir quand les sourires s'étirent.
Je regarde encore, comme pour être sûr que rien ne viendra jamais me retenir,

avant de m'enfoncer dans le noir, rugissant, à la recherche d'un nouveau cœur à conquérir.

Belle métaphore de la fureur du dragon (qui est aussi un film de Bruce Lee)