A Flora Simone

A Flora Simone

en écho à sa Chanson : Les mains tendues.



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Le monde, par toujours, n'oubliera qu'il fait beau
Lorsque même l'Enfant se meurt en d'autres plaines
Par les armes du temps dont s'évoquent la haine
Où lorsque, par un soir, une bombe explosa
Sur le grand horizon que chacun explora
Il n'est plus que la vie... Dieu que la vie est belle
Avec ses demis-clos d'une ombre en tourterelle
Lorsque, pour trois fois rien, comme une unique envie
L'on chanterait, en chœur, c'est beau, C'est beau La Vie !

S'il est en des secrets des Êtres que l'on aime
Infiniment blessés sur la route des jours,
Des Êtres qui souvent nous offrirent l'amour,
Et de leurs chansons bleues, les bleus d'un ciel éteint
Comme le bruit de botte en un petit matin
C'est que la croix gammée galvaude à nos regards
Et que bien des esprits, en vers elle, s'égarent
Tel insidieux le temps qui détruit ce qui bouge
Oubliant qu'autrefois il fut le drapeau rouge
Et puis le trois fois rien comme une unique envie
Que l'on chante, par chœur, c'est beau, C'est beau la vie !

De Beyrouth aux trottoirs où gisent bien des hommes
Nous ne pouvons que dire : « et voilà où nous sommes »
Lorsque les yeux fermés du peuple dit : « Français »
On croit ce qu'on entend mais jamais ce qu'on sait
Même du vieil HUGO : « L'Enfant » se meurt encor !
Et les gens – ici bas – n'en connaissent l'Esprit
Ni ce qu'Il prononça, ni plus son dernier cri :
« Je veux, dit l'Enfant Grec, dit l'Enfant aux yeux bleus* »
Lorsque fut le Poète auprès de lui, sans nom,
Lorsque dit, l'Enfant Grec : « Connais-tu mon prénom ? »
Lorsque l'obscurité de la mort n'est qu'un hâle...
Je veux, dit l'Enfant Grec : « de la poudre et des balles *! »



* Citation de Victor Hugo : L'Enfant


Alain Girard

Le 6 01 2015