Car l'on est...

Car l'on est...



Piètrement démuni je ne savais me taire
Élagué d'un pas lent mon ombre sur la terre
Entre l'amour d'aimer et d'aimer le voyage
Outre les nuits, les jours, outre les paysages
Où des oiseaux de nuit folâtraient tout à tour
Comme on vole un destin entre deux alentours
Comme d'être blessé l'on ne voit l'horizon
Et même plus l'orage où tombent les saisons !

Il advint, d'un lieu-dit, le couloir insurgé
De la peine promise et que l'on doit purger
Sans avoir entendu le moindre tribunal
Ainsi même la vie et ses choses banales
Dont pleurent des Enfants mais des hommes aussi
Parmi bien des secrets qui s'évoquent ainsi :
« Des clefs claquent, l'endroit se fait sombre et se tait
Ce que l'on fut pourtant autant que l'on était... »

La porte se referme on est le dos au mur !
Il n'est plus de sourire, il n'est plus de murmure
Entre les trois barreaux qui grillent la fenêtre
Et la paillasse grise... On voudrait reconnaître,
Aux murs blanchis de chaux, une main qui se tend....
Une main, toute à l'heure, qui était là pourtant
Mais c'est l'obscurité comme fuient les saisons
Qui ne sont que chagrin... car l'on est... en prison !

Alain Girard

Le 21 03 2015




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