La Roulette Russe

Ballade de la roulette russe

Des lueurs pâles isolées dans la nuit,
Eveillent du lit un calme brisé,
Piano et voix se disputent le bruit,
Et moi je suis là qui d'une gorgée,
Assèche le fond de mon verre à pied,
Moi seul abandonné à ce spectacle,
Dans ce tourbillon me laisse entraîner,
L'espoir d'y trouver la vie sans obstacle,

Dans ma bacchanale il me vient l'envie,
D'un regard, de mots, d'un échange à l'aise,
Je saisis la main tendue d'un ami,
Dont les yeux m'aveuglent comme des braises,
Je ne puis parler car mon gosier pèse,
Une cloche y pend sonnant des coups sourds,
Je lui prend le col comme une punaise,
Le tourne en spirale, onze à douze tours,

Comme un oiseau, il bat des aîles et fuit,
Vers un autre dont les bras le noie,
Leur étreinte me reflettent l'Ennui,
Tel mon verre vide pesant ma croix,
Et me voila seul dans le jardin froid,
D'un baiser métallique sur mes lèvres,
La main du destin où j'appuie mes doigts,
Fend ce miroir qui m'expose ma fièvre,


(refrain)
Une main froide tourne la roulette,
Aiguille à destin dépourvue de sens,
Qu'importe mes choix puisque Elle est prête,
Alors dansons, que la fête commence!