Ce n'est qu'un poème...

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Un Passant

je vais relire votre texte!

Merci pour ta présence...c'est tout un poème 

"Alors tombe sur nous
Le poids de chaque jour
Et l'on est à genoux
A genoux pour toujours!"


Et l'on se relève
Grâce à la sève
Des mots errants
Dans le vortex du temps!

Ce n'est qu'un poème que ces genoux à terre. Mais quand la terre tombe fertile, alors ce n'est qu'un beau poème n'est-ce pas ?
Il n'est donc pas que de l'obscurité dans la merdition du poète qui sublime son crachat.

Cependant il semble que le purin du (presque-)poète puisse sembler maladroit, quelquefois. (C'est encore toute la richesse de cette introspection instantanément calquée sur la plume : Le poème verra sans doute l'inventif se "relever", pour évoluer !)

Ici le vomi se trouve effectivement sublimé. C'est-à-dire qu'il sonne harmonieux - dissonnant !... -, qu'il rimaille, qu'il exhorte l'anaphore (répétition de "ce n'est qu'un poème") comme l'allitération (répétition de la consonnance "que"). Tout cela est très bien, c'est toute la dynamique, la force de ce poème jeté dans l'urgence - plume pressée ! - et sans même avoir conscience de ces procédés de tous les dactylographes. Tout cela est pur - purement noble ! Simplement il naît une noblesse un peu lourde à certains passages. Je crois qu'il est des passages moins fluides (par exemple, les vers 19/20). Pourtant quand je relis, le poème semble parfait, on sent bien l'adversité qui pèse sur le fauve qui recrache enfin le sang de son extase prospère - le bonheur finit incomfortable...

Somme toute, c'est un autre bijou que le poème de notre cher Passant, où la merdition se déverse de façon fluide et régulière : moins dense la cascade ; un poids instantané que ce témoignage viscéral ! Pour ma part, cette dernière lecture m'a donc parue plus agréable. (De surcroît, j'adore la façon dont ta plume tourne positivement les mots de Miracle. Des mots miraculés, miraculés ; des maux miraculeux que ces désespoirs féconds - désamertumes ! Une sève salvatrice !)

Ce n'est peut-être qu'un avis, qui contemple deux perfections respectives. Ce n'était peut-être qu'une lecture - qui, précisément, se devait d'apparaitre lourde sur la forme, à certains égards... ?

Nul doute que dans l'ensemble, j'ai apprécié la sublimation de ce désordre intérieur.

J'espère qu'elle porte ses fruits.



Scolairement vôtre,
Clemsawton.

Une analyse qui a pénétré mon poème jusqu'à la moelle... 

Parfois, la lecture d'un texte se voit noyé dans la pensée d'un autre poète par des jeux métaphoriques.
Il n'en reste pas moins que j'ai adoré ces deux vers :

Ce n'est qu'un résidu de silence
Qu'un vent assis à la fenêtre

Que j'aurais aimé écrire ainsi :


C'est un résidu de silence ;
Un vent, assis à la fenêtre ;
Souffle détourné de mon être,
Débordant de féculence.

Et bravo à Passant de prendre le parti pour tes mots !