Les Hémorragies

Le long des murs de briques de mâchefer rauque
S'étire le dos pavé de la Rue Victor-Lagrange
Elle étale ses côtes épineuses
Entrecroisées des barreaux de lueurs grises lampadaires
Des cris des roues des rails
Essieux aiguillages hurlements hululés
Entrecoupées des grillages de cris d'Engoulevents
Du bruit ruisselant des ruines des friches

La Rue peigne de ses grosses mains
Les ombelles dans les fentes du ciment
Cherchant grattant les poux
Rimes roussies oubliées ouïes en volutes aléatoires
Pouésie fouillis des crapauds accoucheurs
Boules de suie ou de cris
Là gît la cage du Hanneton Hâbleur
Cage toute entière de lui
Devant laquelle passent les passants synthétiques
Rares poils indifférents

Le Hanneton Hâbleur argileux
Imbécile!
A pratiqué en son jeune âge un gouffre rouge ruminant dans son torse
Au marteau-piqueur
S'est cisaillé les ailes
Aux ciseaux cranteurs

Il
Voile sa main
Fausse ses doigts
Froisse ses ongles
Écarte écrase ses piquantes côtes vermeil
Surgissent les entrailles
Déchire ses chairs chitineuses
À la cisaille à poulet
Et se suce et se dévore le foie
Suinte le sang d'or souffreteux collant

Miracle ignoble
Immonde merveilleux
Coulent les Hémorragies cuivrées
Hanneton Hâbleur se transsubstance mordoré
Hanneton mordoré de sa pellicule de sang
Il tend des fils de sang aux symphonies hasardeuses
Des crapauds accoucheurs
Il file ses filets de laine sur ses omoplates
Noie dans les édredons de sang
Fait rutiler en reliures ses réseaux de délires
Cage se fait berceau sous ses caresses

Hémorragies
Pouésies insignifiantes triomphantes de l'or fin de l'être!
Tenaillées indifférentes entre les rails et les passants phénotypiques
Serpents sanguins de formol de sang sans sens
Yeux se closent sur l'osmose des Hommes

Nous
Nouveaux
Vers blancs tranchant d'un bec farouche
Et saignant en les sublimant
Les Strates de la Trame du Vide