Hannetons

On trouve dans les haies de Moscovie et d'Ukraine
De grands Hannetons blancs crémeux
D'une belle crème épaisse
Que les latins qualifient d'un titre venteux;
Polyphylla alba.

Hannetons de crème, ronds ventre roux
Ronds roux Hannetons teinte d'ossuaire
Doux ruisselant ossuaire de Saint-Just (je fais référence à une église lyonnaise)
Où on aimait aller pour se rafraîchir
Sans songer ni aux os ni aux Hannetons
Polyphylla alba; ce qui signifie
Glouton mangeur couleur d'os ou bien
Roi d'Albe et geôlier multiplié

(Selon le Gaffiot) (à lire d'un ton tout différent, sec, direct; c'est une césure)

Je ne sais
Je ne sais ce à quoi le naturaliste a fait référence
Là
Là préfère le dévoreur au dévoré
Préfère voir un Hanneton de crème d'os
Préfère voir tourner le soir à la lueur des champs
Hannetons de crème épaisse, ronds ventre roux
Grandes palmes rousses comme une chevelure tournante
Tourner à la lueur les soirs chauds
Bruissants glissants dans les potagers Ukrainiens
Hannetons de crème d'ossuaire ruisselant de Saint-Just
Dans le soir chaud roux comme les palmes des Hannetons
Mais tout frais comme la crème
Les ailes grésillantes bruissantes des Hannetons
Qui volent mieux que ce que pensais (je n'ai pas mis de je à dessein)
Ce battement bruissant
C'est comme qui croirait le pas d'un enfant
D'un petit enfant de la nuit vêtu de blanc
Qui tourne autour des ombres fantomatiques des charmes

Dans un petit potager
Dans l'immensité de la plaine
Préfère le chant des nuits à Hannetons
Préfère le chant des années à Hannetons
Que le titre venteux;
Polyphylla alba.

Pas tout saisi... désolé. Mais je prendrai certainement plaisir à lire d'autres textes
Poétiquement

sandipoete a écrit:

Je t'ai lue moi aussi

Encore quelques maladresses.. j'espère qu'elles ne sont pas voulues car elles alourdissent le texte qui au demeurant est très intéressant.
Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage dit-on.. et moi qui suis une jeunette de bientôt soixante-quatorze ans je ne déroge pas à la règle et même prends plaisir à corriger sans désemparer.

CLAIRELYSE a écrit:

Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage dit-on.. et moi qui suis une jeunette de bientôt soixante-quatorze ans je ne déroge pas à la règle et même prends plaisir à corriger sans désemparer.

Ce que j'aime chez toi, c'est la fraîcheur de ton esprit.

Ha, ben zut alors!
J'AI remis vingt fois sur le métier mon ouvrage, comme dit Boileau. N'allez pas vous figurer que j'ai écrit là au hasard, et quand le sens s'efface sous la musique de mes vers, c'est voulu. J'ai voulu vous communiquer-là un sens métaphorique, j'aime bien écrire en métaphores, et je vais vous aider; les hannetons ne sont pas vraiment des hannetons, ici. Et les latins ne sont pas des romains! Quel immense être porte aussi un H à la devanture de son nom, comme le hanneton?
J'admets qu'en prenant des libertés, le sens a tendance à être difficile à saisir, mais ce n'est pas grave. Pour me lire, si vous le voulez bien, allez doucement. Toujours, et je l'espère, trouverez-vous la musique jolie... En tout cas, vous verrez que j'ai fourni un travail de ce côté-là.
Qui préférera voir l'immense être H sous sa nature immuable, sa beauté fugace, plutôt que sous sa réalité scientifique? Le grand H n'est pas qu'un objet de profit, ni une espèce animale.

Tu sais à mon âge qui va te paraître canonique par rapport au tien, je médite souvent la portée de ce poème de Boileau . Quelques phrases restent gravées et elles reviennent comme un liet-motiv lorsque je ne suis pas satisfaite de mon écriture...
Te souviens-tu de cette poèsie ? En la recopiant cette nuit, je l'ai encore une fois re-découverte.


Offrez à un ami

Nicolas BOILEAU (1636-1711)


Il est certains esprits...

I1 est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre ou le tour vicieux :
Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.

Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse :
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. [...]

Ah, je n'aurais de cesse de le répéter... Point question d'âge ou de je ne sais quoi, et j'aime bien les vieilles personnes, elles ont toujours des tas de choses intéressantes à dire, MAIS MOI, j'ai pris la FERME décision de rechercher l'obscurité, et Boileau n'a qu'à aller voir ailleurs. Arriver à être bien vaseux prend du temps, je vous le jure, ça demande du travail, la recherche des images à la fois vagues et évocatrices est bien difficile. Zut alors, vous m'usez avec Boileau! Il y a des millions de manières d'écrire et d'appeler ça "poésie". Je ne pense pas pouvoir communiquer précisément avec des mots précis, parce que les mots, on les prend comme on veut, on les tâtonne, lorsqu'on les connaît bien; on se les approprie, pour vous, lorsque je dis chevelure, vous n'aurez pas les mêmes impressions que moi. Je ne veux pas me contenter de leur sens; je veux montrer au lecteur le ressenti qu'ils amènent. Avec un tel dessein, est-ce que la clarté est si importante?

mon prénom est CLAIRE.
j'écris pour être comprise du mieux que je peux...
TU as sans doute encore beaucoup de temps devant toi, et à 17 ans, l'on a la foi en ce que l'on fait...
J'en ai quelques souvenirs !
Mais la vie m'a appris que rien n'est immuable et que ce que l'on a adoré on peut le brûler ensuite...et à nouveau l'aimer.
Pour ma part lorsqu'un texte est trop obscur je décroche