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| | Désormais que je sais tout... | |
| | Auteur | Message |
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EloiR Nouvelle plume
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| Sujet: Désormais que je sais tout... Sam 23 Fév 2013 - 21:34 | |
| Désormais que je sais tout...
(J'ai vécu 17 ans de perte...17 ans sans ma mort. Et puis je l'ai retrouvée, dans une manche pleine de tricheries. Ma mort. Voilà la dernière carte qu'il manquait à mon jeu de 17 ans : ma naissance posthume).
Désormais que je sais tout,
Je peux tout mourir aussi...tout de votre manière d'apprivoisés, de votre démarche d'éduqués, je peux tout connaître de cela. Et le ranger dans mon meurtre. Je sais ce que vivre veut dire parce que j'ai quitté son estomac. J'ai quitté sa famine de verbes, ses actes décoiffés et sa gorge sèche. Vivre est un suicidé trop rapide désormais, et il m'aura fallut naître ailleurs qu'en son geste maladroit. Il m'aura fallut même déchirer ses grands yeux pleins du jour pour agraffer à mon âme deux morceaux du chaos. Oui j'ai le regard en vrac lorsqu'il est mort. Seulement voilà la coupe que je me suis faite, instable, voilà la fièvre que je me suis passée sur les doigts pour en avoir d'écrivains, la phalange en sueur et des orages pleins les ongles.
Désormais,
Je suis mort. Et je suis mort bien plus longtemps que j'ai vécu, parce que l'instant ne m'intéresse plus : je le sais, cet instant d'équilibre, et je le renie. Mieux peut-être, je le hais.
HAÏR
Désormais que je sais tout,
Je porte dedans mon ventre le stérile de mon acte ; enfant-meurtre. Dedans ma bouche la grossesse de ma haine.
Ma langue du désastre ; accouchement ; H.
Je tiens dans ma poitrine un temps de vitrail ; temps de lumières et de couleurs ; de toi. C'est dans une cathédrale brutale que je t'aime - La crucifixion au coin de l'œil, déjà - jusqu'à l'autel ; ce temps de carreaux brisés que je tiens ; mon martyr ; j'avance. Jusqu'à la croix - au miroir assoiffé, à la neige mutilé... - Temps d'oubli. J'ai communié à tout le concret de ton mirage ; manque. J'ai appris à avoir mes cernes pour buvards ; papier-larmes ; à y éponger la nuit. Sous mes yeux se cache la paume du poète. HAÏR L'infinitif qui habille mes étoiles. - avortement céleste - J'ai couru cette langue, peinte de cendres ; mémoires du feu ; avant d'haïr tout à fait... H. désormais je te hais comme les autres ; les odeurs de pierres ; jumelles du vertige.
"Mon homicide est fendu de quatre lettres, HAÏR"
Ps : j'ai besoin de vos avis/conseils pour continuer et améliorer ce texte...quelque chose m'y gêne et je ne trouve pas quoi.. | |
| | | tofka Gagnant d'un concours sur le forum
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Dim 24 Fév 2013 - 0:44 | |
| J'aime beaucoup ton délire. Certes seul toi a les clefs pour nous permettre d’interpréter les émotions que tu a voulu nous faire passer lol Pour autant, en même temps cela nous laisse libres de nous approprier ton texte comme bon nous semble. Sur le fond je ressens ton texte intensément avec mes images... Sur la forme pour moi il y a du boulot, mais là je passe la plume aux experts qui sauront t'épauler !lol Donc pour l'intensité du fond moi je dis et pour le partage ! Tof | |
| | | Anje Gagnant d'un concours sur le forum
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Dim 24 Fév 2013 - 9:05 | |
| Je ne te suis pas à la lettre dans ton délire mais je picore des images qui me plaisent. | |
| | | EloiR Nouvelle plume
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Dim 24 Fév 2013 - 11:04 | |
| Je m'attendais à l'exacte contraire : un problème de fond et non de forme ! Comme quoi j'ai bien fait de vous demander conseils, merci pour vos avis ! Je vais essayer de restructurer l'ensemble et de rendre mon délire un peu moins hermétique... | |
| | | pagnolesque Grimoirien
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Dim 24 Fév 2013 - 12:01 | |
| Pris par le temps ce midi, je passerai dans l'après midi te donner mon ressenti. Je l'ai déjà parcouru hier soir relativement tard et ce matin j'étais aux fourneaux... Donc à plus pour une nouvelle lecture. Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A Mon Grimoire
Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.(Marcel Pagnol) | |
| | | Nouria Modérateur
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Dim 24 Fév 2013 - 19:06 | |
| de belles images certes mais à retravailler , un texte assez bancal, une douleur que tu a voulu nous transmettre à travers tes lignes j'ai aimer te lire , une plume que je découvre merci pour ce partage Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A ********************************************************************** Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps. | |
| | | pagnolesque Grimoirien
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Dim 24 Fév 2013 - 20:10 | |
| Sur la forme :
Pourquoi ne pas avoir poursuivi dans la prose ? Ces lignes sans pieds sans rimes me semblent, sont même, déconcertantes.
Autant dans ton écrit du début j'arrive à suivre, autant le fait de revenir à la ligne, sans majuscules, sans raison apparente, me semble déconcertant.
Sur le fond :
J'aime bien (même si c'est relativement morbide) l'idée première. Cependant, là encore je me perds... plus concis serait mon conseil, mais ce n'est bien entendu que mon avis.
Bonne continuation. Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A Mon Grimoire
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| | | Iloa Plume de Saphir
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Lun 25 Fév 2013 - 22:09 | |
| J'aime beaucoup ce texte. Coup de cœur ! | |
| | | EloiR Nouvelle plume
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Sam 2 Mar 2013 - 14:17 | |
| Merci encore pour vos commentaires ! Nouria, j'ai bien conscience que mon texte est bancale, je suis encore dessus en ce moment pour essayer de le renforcer...et puis il n'est pas terminé, j'espère que les changements le structureront plus autant dans la forme que dans le fond :) Pagnolesque, j'avoue apprécier le changement de rythme que cette cassure apporte, et les passages à la ligne ne sont pas totalement anodin, j'essaie de procéder par tâches de couleurs pour former un ensemble que le lecteur s'approprie, mais comme vous l'avez tous dit, c'est encore bancale... La suite reprend en parti la prose ! Pour le fond je comprends qu'on se perde...je ne cherche pas vraiment à exprimer grand chose mais plutôt, comme je l'ai dit, à créer des pointes de couleurs, du pointillisme dans le mot...je m'attache plus aux sentiments qu'aux sens réels... Iloa, votre commentaire me fait vraiment plaisir, merci beaucoup :D | |
| | | EloiR Nouvelle plume
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| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Mar 5 Mar 2013 - 19:27 | |
| Voilà une étape de plus, j'ai conscience qu'il faut encore briser un peu les blocs dans la deuxième moitié et aleger tout ça...des suggestions ?
Désormais que je sais tout...
(J'ai vécu 17 ans de perte...17 ans sans ma mort. Et puis je l'ai retrouvée, dans une manche pleine de tricheries. Ma mort. Voilà la dernière carte qu'il manquait à mon jeu de 17 ans : ma naissance posthume).
Désormais que je sais tout,
Je peux tout mourir aussi...tout de votre manière d'apprivoisés, de votre démarche d'éduqués, je peux tout connaître de cela. Et le ranger dans mon meurtre. Je sais ce que vivre veut dire parce que j'ai quitté son estomac. J'ai quitté sa famine de verbes, ses actes décoiffés et sa gorge sèche. Vivre est un suicidé trop rapide désormais, et il m'aura fallut naître ailleurs qu'en son geste maladroit. Il m'aura fallut même déchirer ses grands yeux pleins du jour pour agraffer à mon âme deux morceaux du chaos. Oui j'ai le regard en vrac lorsqu'il est mort. Seulement voilà la coupe que je me suis faite, instable, voilà la fièvre que je me suis passée sur les doigts pour en avoir d'écrivains, la phalange en sueur et des orages pleins les ongles.
Désormais,
Je suis mort. Et je suis mort bien plus longtemps que j'ai vécu, parce que l'instant ne m'intéresse plus : je le sais, cet instant d'équilibre, et je le renie. Mieux peut-être, je le hais.
HAÏR
Désormais que je sais tout,
Je porte dedans mon ventre le stérile de mon acte ; enfant-meurtre. Dedans ma bouche la grossesse de ma haine.
Ma langue du désastre ; accouchement ; H.
Je tiens dans ma poitrine un temps de vitrail ; temps de lumières et de couleurs ; de toi. C'est dans une cathédrale brutale que je t'aime - La crucifixion au coin de l'œil, déjà - jusqu'à l'autel ; ce temps de carreaux brisés que je tiens ; mon martyr ; j'avance. Jusqu'à la croix - au miroir assoiffé, à la neige mutilé... - Temps d'oubli. J'ai communié à tout le concret de ton mirage ; manque. J'ai appris à avoir mes cernes pour buvards ; papier-larmes ; à y éponger la nuit. Sous mes yeux se cache la paume du poète. HAÏR
L'infinitif qui habille mes étoiles. - avortement céleste - J'ai couru cette langue, peinte de cendres ; mémoires du feu ; avant d'haïr tout à fait... H. désormais je te hais comme les autres ; les odeurs de pierres ; jumelles du vertige.
"Mon homicide est fendu de quatre lettres" HAÏR
Il m'aura fallut le dire, je l'ai dit : "Je t'ai entendue la deuxième fois beaucoup plus lourde que la première, comme toutes les fois après elle. Comme si le temps finissait toujours par s'entasser dans ta gorge. Elle était lourde ta voix, pleine de tes passés, couchée là, dans cette seconde fois."
C'était sûrement trop simple...trop le crépuscule dans ma gorge pour entendre ton mot. J'ai connu des enfants comme toi pour qui la rosée ne comptait pas. Pour qui seule la sueur du lendemain de notre vie ne comptait. J'ai appris avec elles à mordre la soie des années, à laisser se rompre les rumeur de mes mains sur les draps du temps...j'ai appris, j'ai appris grâce à elles, à ces comme toi, à crier plus fort que le ciel, à aimer mourir avant d'aimer vivre : je suis poète, mauvais certes oui, mais poète tout de même.
Il m'aura fallu le plus parfait, le plus aveugle miroir du réel ; me tenir au balcon de ton langage ; instant. Je m'en rappelle si beau, si instable, - ma naïveté chérie - le reflet brûlant d'un avortement plein la lèvre. Je me suis coincé il y a si longtemps un morceau de définitif dans le ventre, déjà 17 ans des ces grands yeux salés, de tout ce désordre de chair...voilà la haine que je ne veux pas digérer, la mort que je veux écrire dans les recoins capricieux de ma nuit. Haïr. Embuer la vitre de mon âme de toute cette haine, de toutes ces fleurs sensibles qui brulent derrière les étoiles, en avoir des épines pleins les yeux. "Ma rage est un rosier incandescent." Voilà ce que prononce la main du poète et ce qui prend vit dans mon ventre. Vous avez dans le votre le fantasme : l'illusion, c'est la définition que vous portez sous vos poitrines sèches, le lierre affamé qui s'y loge ; votre dictionnaire suicidé - ou fier, c'est pareil. Le mien connait la marée, fait passer dans mes veines l'écume du concret. Ce regard d'aubépine, je le connais, je le souffre. Et c'est sa morsure au goût d'écorce, sa sève plein l'estomac que je vous hais.
HAÏR
- Voilà au monde ce que je porte, comme à H. désormais.
Désormais que je sais tout, tout de cela, de son cœur de tragédie grecque, de ses doigts de comptable. De ses yeux qui peut-être ont vu naître Rimbaud, Dostojevski et Céline, mais qui n'ont jamais su en trembler comme il faut. Moi pour être comme il faut je l'oublie : "Parce que je n'ai cessé, depuis que je t'oublie, de naître : la fin plein le poumon." - Pour être comme il faut j'ai dû naître à ma fin. - Mauvaise actrice, elle l'était, jamais je n'ai vu son maquillage trembler, jamais je n'ai vu se briser sous son front un regard fragile...jamais. Pour être comme il faut je l'ai lu, chaque sois, je l'ai laissé écrire au dos de mes paupières : ce qu'il y a de venin dans les nuits de sa plume, je veux le porter à mes ongles froids, glisser la pointe de ses mots sous les buées timides de ma main...il s'en est passé des étoiles dans mon lit...et sûrement qu'à cet instant de toute la peur d'un départ je verrai encore leur salive frénétique m'éclairer, toute cette rosée passée dedans mes bras, je l'aurai à mon côté d'adieu, le corps vieilli par leurs phrasés, l'âme tremblante, mal coupée, là...là...tout au bout de la jeunesse. Mort. Je mourrai, parce qu'il faut tous y aller se coucher, oui, je mourrai, terriblement, avec à mes côtés le dernier rire de mes amantes célestes. Et j'entendrai une dernière fois le chaos de leurs gorges : "bonne nuit, vieillesse décoiffée - bonne nuit, jeunesse aux cheveux gris."
(...)
On est tous sans doute une ébauche à cet instant béni, cette seconde instable où l'on regarde en arrière...avec pour seul sourire la faiblesse des mots... La mort ne fait que se prononcer. S'approcher. Mais pour "l'être", là, il faut n'avoir les traits que d'un croquis...même pas d'un bon artiste. La chute se dessine d'un épuisement, d'un soupir au coin de la lèvre qui s'étire vers le rouge du ciel, vers le maquillage douloureux du crépuscule. Cette nuit le soleil part vendre son corps, et je l'accompagnerai de mon dernier mot prononcer aux flancs bleus de sa vertu : mon adieu ne se dit bien qu'en plein jour.
(...)
"La mort ne fait que se prononcer."
Mais au moins se prononce-t-elle tout à fait :
HAÏR | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Désormais que je sais tout... Mer 6 Mar 2013 - 1:20 | |
| J'adore le style destroy de ton écriture . Je sais apprécier les poèmes réguliers qu'on pourrait dire ennuyeux mais aussi ce genre de poème irrégulier qu'on pourrait dire exempt de sens. Les coupures dans les vers , même si elles ne sont surement pas calculées précisément,me permettent de faire une pause et de repenser aux innombrables images cités avant , même si ces coupures sont situées en plein milieu d'un vers. Ce texte est une succession d'images toutes plus intérréssantes les unes que les autres. Je trouve que c'est de la poésie à l'état pur! Je suis fan! |
| | | | Désormais que je sais tout... | |
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