D'où je viens.

J'ai eu le visage d'un enfant, forcément. Alors j'ai su que les fleurs étaient liquides avant de prendre un teint de marbre ridé. De couper mes cernes dans un costume sérieux, de soigner les manches de mes verbes pour les garder propres. J'ai vu avec ces yeux de nouveau né les pétales de ton pleure émerger de deux volcans aux laves bleues. Parce qu'il n'y a que ces volcans qui m'intéressent, qu'ils ont le coeur plein de nuages, de tempêtes, des saisons féroces. Qu'ils ont pour cratère un ciel bordé d'infini...les yeux des autres, tu as su en faire des fantômes de Pompeï. J'ai eu l'âge de croire, de ne vouloir rien d'autre que ton prénom sur ma joue froide, d'avoir le visage, les traits affamés d'espoir d'un martyre. À cet âge là, cet âge d'estomac plein d'étoiles, cet âge d'insouciance nocturne aux poumons brillant, aux bouffées de sucres et d'été, de soleils fruités, tu avais le goût de la religion, et surtout le baiser aux saveurs de sève, du bois des crucifixions. Et je me signais encore de ton initiale. J'ai communié à ton amour, et j'en ai eu les rimes pleines d'osties et de prières...

Mais tu ne me fais plus rien. Je n'ai peut-être pas la vieillesse, pas encore, -je ne connais pas le plus tard- mais j'ai depuis longtemps les mains pleines de folie. J'ai, incrusté sous mes ongles, l'encre du poète...mes mots ont les cheveux blancs d'avoir frémis autant d'hivers contre toi, en sont coiffés d'impolitesse. Je ne te connais plus qu'un bruit sec désormais : ta larme est un désert, ton volcan endormi.

Aujourd'hui que je t'ai dit adieu :

Je découvre encore des espèces de crépuscules sauvages et inconnues. Des nuits aux crinières maigres, fragiles, mais voilà, c'est dans ces nuits primitives que les étoiles rient le mieux ! Et je veux rester avec elles...je viens de ces nuits là, je parle ce rire astrologique. L'éternité, voilà ma patrie.

EloiR a écrit:

J'ai eu le visage d'un enfant, forcément. Alors j'ai su que les fleurs étaient liquides avant de prendre un teint de marbre ridé. De couper mes cernes dans un costume sérieux, de soigner les manches de mes verbes pour les garder propres. J'ai vu avec ces yeux de nouveau né les pétales de ton pleure émerger de deux volcans aux laves bleues. Parce qu'il n'y a que ces volcans qui m'intéressent, qu'ils ont le coeur plein de nuages, de tempêtes, des saisons féroces. Qu'ils ont pour cratère un ciel bordé d'infini...les yeux des autres, tu as su en faire des fantômes de Pompeï. J'ai eu l'âge de croire, de ne vouloir rien d'autre que ton prénom sur ma joue froide, d'avoir le visage, les traits affamés d'espoir d'un martyre. À cet âge là, cet âge d'estomac plein d'étoiles, cet âge d'insouciance nocturne aux poumons brillant, aux bouffées de sucres et d'été, de soleils fruités, tu avais le goût de la religion, et surtout le baiser aux saveurs de sève, du bois des crucifixions. Et je me signais encore de ton initiale. J'ai communié à ton amour, et j'en ai eu les rimes pleines d'osties et de prières...

Mais tu ne me fais plus rien. Je n'ai peut-être pas la vieillesse, pas encore, -je ne connais pas le plus tard- mais j'ai depuis longtemps les mains pleines de folie. J'ai, incrusté sous mes ongles, l'encre du poète...mes mots ont les cheveux blancs d'avoir frémis autant d'hivers contre toi, en sont coiffés d'impolitesse. Je ne te connais plus qu'un bruit sec désormais : ta larme est un désert, ton volcan endormi.

Aujourd'hui que je t'ai dit adieu :

Je découvre encore des espèces de crépuscules sauvages et inconnues. Des nuits aux crinières maigres, fragiles, mais voilà, c'est dans ces nuits primitives que les étoiles rient le mieux ! Et je veux rester avec elles...je viens de ces nuits là, je parle ce rire astrologique. L'éternité, voilà ma patrie.

Sujet délicat, que tu traites sans prosélytisme et avec franchise.
Donc pour moi no comment sur le thème, si ce n'est que, ce que je respecte le plus c'est la liberté de penser et de croire.

Excellente prose que j'ai eu plaisir à lire.

Merci

Tof

Tout comme Tof, je trouve ce sujet délicat à traiter et ne m'étendrait pas plus sur le fond.
Sur la forme par contre, je peux t'assurer (à mon humble niveau) que tu as une plume magnifique.
Tu sais faire parler les images, les ressentis, les émotions et ce n'est pas forcément du à tout le monde.
Alors félicitations pour ce texte.

Le fond a de nombreuses lectures, j'ai moi-même du mal à toujours saisir ce que j'écris en fait...mais je pense qu'on ne peut pas vraiment s'attacher à un fond particulier...si ce n'est à une fille, présente dans tous mes textes ! :p En tout cas merci pour vos réactions et pour pagnolesque, les compliments me vont droit au coeur !! Je ne suis pas certain d'en mériter autant mais bon :D