Tant De Souffrance Dans Le Fond De Tes Yeux

Tant de souffrance dans le fond de tes yeux.

J’ai vu tant de souffrance dans le fond de tes yeux
Oui, j’avais tout compris, sans pouvoir accepter ;
C’est toujours difficile d’entendre un tel aveu :
Un autre, dans ta vie, venu te faire rêver.

Je me suis éloigné tel un vieux loup blessé
Et j’ai cherché longtemps ma dernière tanière
J’ai trouvé un refuge pour pouvoir y cacher
Parmi les herbes sèches mon âme sans lumière.

Ainsi toutes mes nuits seront en pénitence
A jouir de tes lèvres de rêve sans le fruit ;
A sentir dans mes veines les affres de l’absence
A tomber de sommeil aux portes de l’oubli.

Mes songes vont s’ouvrir, vivre et s’évanouir
Puis tu disparaîtras, encore, et pour toujours
Ignorant mon tourment : l’amour seul peut séduire
Et je pleure en secret sans honte et sans détours.

Si tu me croises un jour, regarde loin devant
Non, ne me souris pas, je ne suis pas l’ami
Qui n’aurait pas changé, que tu aimais avant ;
Il est de retrouvailles qui mènent à la folie.

Passe sans accrocher la ganse de mes nuages
Ne t’y amuse pas, je pourrais m’écrouler :
J’ai des tonnes de pluie qui gonflent mes bagages
De peine contenue, prête à se déverser.

On va, on vient
On prend encore les mêmes chemins
On fuit, on court
On se voit à chaque détour

On griffe, on tue
Le temps qui nous laissera nus
On se souvient
De nos mains

Fleurissant l’émoi des matins.
On va, on vient
L’amour lui-même est incertain…

J’ai vu tant de souffrance dans le fond de tes yeux…

Pierre WATTEBLED- le 20 mai 2011

Un beau poème bourré de belles envolées poétiques.

Citation :

Passe sans accrocher la ganse de mes nuages
Ne t’y amuse pas, je pourrais m’écrouler :
J’ai des tonnes de pluie qui gonflent mes bagages
De peine contenue, prête à se déverser.

Dans une séparation qui souffre le plus ?
Celui des deux qui part ou bien celui qui reste ?

armando39 a écrit:

Comme il est difficile d’oublier ce que fut, alors qu’on s’alimente encore de sa présence.
Belle envolée, toute en symbolismes et en métaphores enlevantes.

J’ai beaucoup aimé vous lire.

Cependant, permettez-moi quelques autres commentaires :
- Les yeux sont bien le miroir de l’âme? Oui mais…de laquelle?
- Je ne crois pas que l’amour est incertain. S’il n’est plus là, c’est qu’il n’y a jamais été. Un autre sentiment, peut-être, affublé des parures de l’amour.
- Mon Dieu, comme les « Je t’aime » sont tellement galvaudés de nos jours.

Amicalement

Merci de m'avoir lu et commenté. C'est vrai que les " je t'aime " sont galvaudés de nos jours ! Mais n'est-ce pas plus cette grande possibilité de le galvauder librement ? Hier, pareillement... l'amour c'est comme un jour:ça s'en va , ça revient... chantait le grand Léo Ferre. Qu'importe nous ne saurions vivre sans amour. Alors en assumons les déboires liés à la condition humaine, regrettant seulement que l'amour soit fantomatique, si prompt à la rupture.
A bientôt.

Pierre Wattebled