Palliatif

La main décharnée sur le drap
Le drap rêche de l’hôpital.
Sur ton poignet un sparadrap
Fixe la perfusion vitale.
Ta main à la pâleur d’albâtre
A la peau fraîche et détendue
Ta main inerte comme plâtre,
Sa rigidité de statue.

C’est une chambre aux murs blafards
Un vase où se fanent des roses
L’endroit me donne le cafard
Me déprime me rend morose.
Mais toi dont le souffle est un râle
Bouche desséchée et béante
Pour toi je trouve le moral
De parler d’une voix qui chante.

Je suis gagné par la torpeur
D’une interminable journée
La mort viendra, je n’ai pas peur
Je garde ta main décharnée
Elle m’entraîne dans un rêve
Une envolée de papillons
Dans une aube bleue qui se lève
J’ai dû piquer un roupillon.

Ta main décharnée sur le drap
Je veux la tenir dans la mienne
Quand ton dernier souffle viendra
Je serai là quoiqu’il advienne
Dans cette chambre d’hôpital
Vois, j’ai renouvelé les roses
Et j’ai fait brûler du santal
Dans la mienne ta main repose.

un texte touchant, émouvant j'en ai la chaire de poule , je suis très émue ce soir en te lisant j'ai perdu une personne de la famille dont sa main était dans la mienne pour son dernier souffle :( un texte bien écrit

il m'a fallu attendre plusieurs années avant de pouvoir écrire ça. Ce poème est longtemps resté inachevé. Je sais que c'est une émotion qui touche beaucoup de monde.

Michel,
En lisant ce poème, de grandes émotions.
Des mots bien exprimés et l'attention soutenue
d'un profond respect.

amitiés,

André,épervier

Merci de ton passage, André

Un magnifique texte empli d'émotion.
Il est de ces poèmes qui serrent le coeur et donne le frisson
tant on sent le vécu dans tes rimes qui disent le vrai.
C'est un magnifique moment de vie !
Je te remercie de l'avoir déposé dans nos murs.

je repasse là juste pour te dire respect pour ce texte tu l'as écrit avec tant d'émotion qu'il me touche profondément merci encore

Nouria, c'est vraiment très gentil de repasser me voir. Gérard, ton commentaire me touche aussi. J'aime écrire des choses légères, je joue souvent de l'autodérision, mais là, j'avais un devoir de donner forme à une émotion longtemps contenue

Michel, ton poème, si criant de vérité, m'a bouleversée...

On y ressent toute ton émotion, une émotion, que hélas, nous avons tous connue ou connaîtrons un jour dans notre vie...

Quand la vie nous arrache ceux que l'on aime...même si c'est inéluctable, c'est trop difficile à vire...

Amitiés

Isis

j'ai connu cela moi aussi il y aura bientot quatre ans dans quelques jours maintenant, une chambre d'une blancheur imaculée et bien sur le palliatif, mais
la vie reprend ces droits, pas toujours simple d'avancer après une disparition,
on n'oublie jamais cet instant du dernier souffle,
merci pour ce texte.

Merci de vos commentaires, Isis et Joahna. Joahna, je découvre ton existence ici, je vais donc aller me promener sur ton grimoire, à bientôt

bonsoir, il est vrai que je me fait plutot rare maintenant,
mais il m'arrive de passer sur la pointe des pieds lire les uns et les autres,
même si je n'ai pas toujours le temps de déposer un com,
j'essaye de le faire quand j'ai un peu plus de disponibilité,
bonne soirée

:!Bien :!Bien :!Bien
et pour ce texte !