Aube.

Une lampe qui s'éteint

Sur une nuit moribonde

Où nos corps se sont étreints

Dans une ronde féconde.

L'aurore point sa pâleur

Et s'immisce dans les ombres

Diffusant une rumeur

Pour renaître des décombres.

Le soleil sous le volet

Dessine un rai de lumière,

Les astres fuient leur ballet

Et regagnent leur chaumière.

La ville quitte son deuil,

Les limbes des lampadaires

S'éteignent en un clin d'œil

Et la lune s'en atterre.

Le premier éclat de voix

Qui bientôt se manifeste,

Puis l'angélus nous renvoie

Son chant d'airain pour la fête.

Les maisons ouvrent leurs yeux,

La rue frémit et s'éveille

Phébus règne dans les cieux

Avant d'occire la veille.

C'est l'heure du laitier

Et ramasseurs de poubelles

Connu du monde entier,

Dans toutes journées nouvelles

Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A
Capricorne

Quand la rose s'entr'ouvre, heureuse d'être belle,
De son premier regard elle enchante autour d'elle
Et le bosquet natal et les airs et le jour.
Dès l'aube elle sourit ; la brise avec amour
Sur le buisson la berce, et sa jeune aile errante
Se charge en la touchant d'une odeur enivrante ;
Confiante, la fleur livre à tous son trésor.
Pour la mieux respirer en passant on s'incline ;
Nous sommes déjà loin, mais la senteur divine
Se répand sur nos pas et nous parfume encor.
La rose
Poèmes de Louise Ackermann

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Jean-Marcel

Membre Contributeur

Bonjour Capricorne,

Jai vraiment apprécié la douceur et le romantisme

qui baignent ce poème en heptasyllabes.

Un vrai plaisir de lecture peut-être est-ce pour cela que "poubelles"

sur la fin m'a surpris...Mais c'est très subjectif ;)

Quelques remarques qui ne sont jamais des critiques

toujours dans un esprit d'entraide poétique:

"L'aurore point sa pâleur"

pointe peut-être auquel cas 8

"C'est l'heure du laitier"

"Connu du monde entier"

A vérifier mais je ne suis pas sûr du comptage des diérèses en fin de vers;

ce qui paraît un peut étrange à l'oreille dès lors qu'on déclame le vers...Ce qui ferait 6

Tout est en alternance M/F sauf ici

"Qui bientôt se manifeste,"

"Puis l'angélus nous renvoie"

Merci

Merci Jean pour cette belle rose de Louise Ackermann que j'ai bien appréciée.
Amicalement.

Merci Surfeur 111, pour tes remarques prosodiques que j'ai appréciées à leur juste valeur.
Comme tu as pu le remarquer, j'écris quotidiennement, et c'est vrai que certains de mes textes consentent des entorses à la pureté du dogme de la poésie classique. En d'autre termes ma boulimie l'emporte souvent sur l'orthodoxie, et j'en suis bien conscient. Dois-je le regretter et passer mes écrits au tamis prosodique et en l'occurrence freiner ma spontanéité au détriment des règles du pur classique?
Je pose la question à la modération afin de me mettre au diapason souhaité.
Concernant, le terme "poubelle" là encore, je fais amende honorable car j'aurais pu employer un autre mot qui aurait évité la sensation de douche froide à la sensibilité du lecteur.
Merci encore pour nos échanges instructifs et amicaux.
Amitié.
Capricorne.

Re bonjour,

Je fais ces remarques parceque j'ai noté votre rigueur prosodique et il m'a semblé que cela pouvait vous intéresser mais évidemment le poète est maître de son oeuvre et si vous pensez que votre spontanéité doit primer....c'est tout à fait respectable et j'en prend bonne note.
Bien à vous et bravo pour tous ces riches poèmes.
Amitiés poétiques

Rebonjour Surfeur, mais j'accepte toutes tes remarques et je les accepte d'autant plus, surtout qu'elles sont très justifiées.
Je ne suis pas blessé dans mon amour propre et te remercie bien au contraire pour l'attention que tu portes à ma poésie.
Amitié.
José.

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