Ce matin j'ai croisé la route de la femme d'une vie.
Mais sa voiture allait bien vite, et elle n'a pas pu s'arrêter.
Aussi m'aurait elle consommé d'un seul regard avant de succomber
à l'irrésistible appel horizontal du devoir.
Et la vie était bien brève.
En cette sainte journée, je jouissais de tout mes droits et de ma liberté.
Mes ambitions elles, étaient dans un plan tout à fait vertical.
M'inspirerais-je de la beauté heureuse, ou de la tristesse laide ?
Où trouverais-je le palier adéquat à l'incarnation littéraire et linéaire de ces faits ?
Me fallait-il être un heureux abouti ou un malheureux continu ?
Et du mal ou du bien, qu'est-ce qui était le beau ?
Celle ci m'avait dit un seul "Peut-Être" et déjà les boucles de la question me tourmentaient.
Pour affirmer le beau, alors je lui dirais Oui.
Eut-elle semé des "Peut-Être" par delà les frontières, je dirais tout les "Oui"que l'infini réclame.
Ainsi sera-t-il possible d'aimer, de me libérer, et de m'extraire de ce carcan d'interrogation.
Si la matière grise voudrait me faire aimer cette vérité douce amère qui ne me fait ni chaud ni froid, alors j'en aimerais une autre.
Et j'avais déjà le béguin.
Mon sentiment était ambigu, cette femme d'une vie était elle celle de la mienne?
Mon émotion était formelle, si c'était possible, alors c'était surement le cas.
De ce constat naissait une nouvelle question, qui prétendait plus d'intérêt.
Et j'ai tenté de la coucher avec le plus grand soin.
S'il est une âme sœur, que ne puis-je la choisir ?
Si mon cœur la veut, bien sur que je la choisirais, mais si je n'ai pas choisi de la choisir,
Mon amour aura t il la valeur d'une envie sans volonté ?
Et quelle valeur aura mon "Oui" officiel, et ceux que le temps mélangera ?
Si je la choisis, c'est qu'elle ne m'est pas prédestinée.
Et mon amour se serait trompé.
Pourquoi voulais-je lui dire oui, et quelle serait la noblesse de ce mot ?
J'ai parlé du désir et de l'amour à Mesdames de sainte foi...
Pourtant je suis impuissant, muet, faible en un mot face à l'emprise de ce dilemme.
J'ai parlé de l'envie et de la volonté à ces créateurs qui ne savaient pas différencier ce qu'ils avaient de ce qu'ils étaient. Pourtant le mystère demeure.
Et la question est entière.
Aimerais-je ce que j'aime, ou aimerais-je ce que j'aurais aimer aimer ?
Je n'ai pas la réponse. Mais je sais que le oui est la clé de tout les paradoxes.
Alors j'aimerais ses "Peut-Être" jusqu'au "Non" unique.
Je l'aimerais par amour, et par amour de l'amour.
Et cette inconnue sera reine.
Je n'aurais jamais la réponse.
Que celle si se trouve avant la mort ou après la vie.
Mais ainsi, le cœur droit, j'affirmerais mes pas vers cette conclusion.
J'étais conscient que si nos chemins s'étaient croisés jadis,
Ils ne prétendraient rien de parallèle demain.
Cela dit j'avais besoin de croire plus que de savoir.
Et je n'ai pas regardé en arrière.
Je n'ai pas osé me mettre en marche, alors j'ai couru.
C'est le monde qui tournait sous mes pieds.
En l'espace d'un temps, la route s'était déformée
Et sans avoir jamais mis la gomme, J'avais tracé ma route.