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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
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 Dune inconnue.... Je me souviens de la blondeur...

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Pascal9
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Pascal9

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MessageSujet: Dune inconnue.... Je me souviens de la blondeur...   Dune inconnue.... Je me souviens de la blondeur... EmptyMar 28 Nov 2006 - 20:15

Dune inconnue… Je me souviens de la blondeur…


Derrière l’école de voile, la mer mugissait dans le vent frais du début de l’aube.
C’était une brise parfumée des senteurs de l’automne, qui s’engouffrait dans les rues du bourg, chargée des effluves d’une marée qui montait à l’assaut des dunes fauves et pâles, remparts millénaires d’une sentinelle éteinte ou assoupie…
La demie de sept heures approchait : Au loin, de l’autre côté de l’eau, sous la danse effrénée des nuages d’altitude, une lueur rose commençait à monter.
En la voyant, depuis sa fenêtre, le grand Sam examina plus attentivement l’embarcation qu’il avait ramenée au sec sur le môle désert avant de rentrer. Comme il en avait traversé des marées ce Zodiaque qui rôdait d’ordinaire sur le détroit au rythme des saisons ! « Encore une sortie… » Pensa-t-il en levant tout à fait sa grande carcasse raidie du lit de sangles, héritage fatigué d’un surplus militaire.
Une sortie de plus. Une sortie qui s’ajoute à toutes celles d’un exil qui compte près de cinq ans, et qui déjà s’estompe aussi, comme cette marée de septembre bouillonnante du grand chambardement des vagues dans le matin blafard. Une existence bien réglée, sans autre plaisir que celui de pêcher et peut-être de la joie toute simple de peindre, de regarder la lumière, le ciel et la mer, sans penser aux jours anciens pour ressentir la volupté sombre et frelatée de la nostalgie, sans jamais montrer plus d’angoisse qu’il ne faut pour traverser les semaines, les mois, l’existence…
Ce qu’il redoutait, seulement Sam, c’était ce souvenir qu’il n’arrivait pas à refouler, et dont il avait rêvé longtemps, très longtemps. Chaque jour, depuis qu’il se levait avec l’aube, qu’il regardait par la fenêtre dans la lumière feutrée d’une veilleuse, il pensait à cette femme. Il lui parlait, il lui contait à mi-voix de menus faits, il la voyait même dans le ciel changeant du large.
Il en était ainsi, puisqu’il ne la reverrait jamais. C’était trop tard. Le sort ne l’avait pas permis. Et ses jours s’enfuyaient comme l’écume mousseuse sur les algues du rivage. Il les sentait partir au large doucement, malgré lui, journée après journée, sortie en mer après sortie en mer. Les jours qui fuyaient vers l’horizon, les nuits ponctuées par le halo du port de Dunkerque qui veillait sur le travail des hommes. Le temps qui inclinait sa voile vers un continent dont il n’avait plus peur. De quoi aurait-il dû avoir peur ? De qui ? Peut-être de lui-même, tout simplement. Il avait tracé sa route sans se retourner et en s’efforçant de ne blesser personne. Il avait vécu comme il avait pu, comme la plupart des hommes sur cette terre, qui apprennent très tôt que le monde n’est pas une propriété, un prêt temporaire à court terme, tout au plus…
De l’autre côté de la rue, la lumière s’alluma dans cette clarté douce qui semblait la véritable couleur du jour. Eh ! Il y avait peu de monde en ce moment, plus d’enfants, la saison était terminée depuis plus de quinze jours. La chaude saison estivale avec ses gamins qui gambadaient sur la digue, ses glaces en cornets, pastels frais et odorants. Les soirées douces à la terrasse du café Popieul, à raconter toujours les mêmes histoires de mer… Simplement, cette année, il ne referait plus le monde avec son vieil ami Serge Contesse, le vieux bougre était parti peindre ses drôles de personnages sous d’autres cieux, sur une autre voûte… On se croit mèche, on n’est que suif… Chantait l’autre… N’empêche, ces départs successifs lui laissaient un sale goût d’amertume dans la bouche, comme la première bière du jour…
Igor, l’épagneul, n’aimait pas la belle saison, la plage n’était plus son domaine. Il n’avait plus le droit d’y paraître, il ne lui restait plus que le jardin, insuffisant à son besoin d’indépendance. Septembre annonçait le retour des galopades effrénées sur le sable, le furetage délicieux dans les dunes, flairer la laisse de mer à marée basse, la vie…
Humant l’odeur du café, le petit chien roux s’étira et vint se lover contre son maître.
- « Te voilà, vieux compagnon… »
Le chien remuait la queue, c’était là toute sa conversation et cela suffisait amplement à Sam. Il avait quelqu’un à aimer, c’était déjà beaucoup si l’on voulait que l’existence de temps à autre soit un peu plus supportable.
La bouilloire chantait sur le gaz de camping, et, sur la table trônait un immense bol bleu. La cheminée ronflait tranquillement, séchant doucement l’humidité des murs. La fraîcheur s’annonçait tôt sur la côte.
Sam sortit dans l’aube légère qui exhalait paisible une haleine salée, le petit matin était doux comme le baiser d’une femme aimée. Comme chaque jour, il regarda au loin, vers l’ouest qui embrassait tout l’horizon, puis il s’appuya à la barrière de bois peinte en bleu.
Il était maintenant presque levé, le soleil de septembre, et il lui semblait déjà plus brillant que d’habitude, celui-là.
Il en avait le pressentiment : ce vendredi, certainement, arriveraient des nouvelles du monde d’avant, de vagues amis, perdus de vue depuis longtemps, de ceux qui avaient essuyé des revers du destin, alors que tant d’autres réussissaient tout avec une chance insolente… Il y avait une invention qui en parlait tout le temps…. Cela s’appelait la télévision, enfin, c’est ce qui se disait… Sam voyait souvent passer en été une dame de la télévision, madame Jenny Clève, il la saluait d’un signe de tête, et elle lui répondait d’un grand sourire…. Par ses connaissances de bistrot, il avait appris qu’elle était une bonne actrice et passait régulièrement sur la chaîne régionale…. Sam n’en avait cure, il n’avait pas la télévision, mais cette dame aimable lui rappelait sa mère, et rien que pour ce souvenir heureux, il lui en était reconnaissant…
Autrefois, il existait une autre vie. Des hommes pleins d’énergie et d’appétit dont les projets fusaient au-dessus des conventions, comme pour témoigner de la persistance de la jeunesse et de son obstination face aux hommes des cités. Aujourd’hui, il n’en restait plus qu’un… Un rescapé de l’apparence… Un naufragé sortit indemne de l’océan du clinquant et du superficiel… Une existence différente, plus âpre, plus sauvage ou naturelle, se cachait au creux des dunes…
Une fois la transformation accomplie, les amis avaient commencé à s’éloigner, c’était il y a longtemps, dans un autre monde. Sam s’était arrangé pour les oublier, maintenant il n’en éprouvait même plus le besoin, c’était terminé, c’était trop tard. Les anciennes soirées de lumières illusoires, de dîners plantureux s’évanouissaient lentement sous la poussière de sable et les saisons. Personne ne s’était manifesté, toutes ces conversations oiseuses s’étaient tues, définitivement…
Mais ce qu’il comprenait difficilement, Sam, c’est que sa famille ait pu l’oublier et effacer d’un trait celui qui savait si bien raconter une histoire, organiser une fête à la campagne dans les prés, faire des vacances d’été, un moment magique, s’occuper des malheurs des uns et des vicissitudes des autres. Et vivre, tout simplement vivre la vie, qui, depuis sa plus tendre enfance, avait été celle de sa tribu. S’il avait eu des frères, des sœurs, lui ! Oh oui, il en avait eu… Jadis, il aurait été certain qu’ils seraient venus là, pour l’accompagner dans sa solitude, comprendre et lui tendre la main, quand la raison vacille, subitement, sans prévenir, et que se ramène la crainte de la mort tapie dans l’ombre…
Il ne les voyait jamais ses frères, ni sa sœur encore vivante. Il avait appris le décès de son aînée des mois plus tard, dans un vieux journal, en allumant le feu… Ils ne s’étaient jamais revus…


L’éclat de son regard s’était adouci, certains esprits chagrins diraient terni, mais, ce n’était pas là le terme exact. Il n’y avait ni rancune, ni aigreur dans ses pensées, il n’aspirait plus qu’à la paix, il avait vu trop de gens aimés disparaître autour de lui pour pouvoir encore éprouver de la colère. Non, tout cela aussi était terminé, il éprouvait tout simplement une lassitude pour lui-même teintée d’une grande compassion pour ses semblables.
Non, ils ne viendraient pas. Personne ne viendrait boire le café matinal où partager un plat de crevettes grillées, fraîches pêchées… Certes, il avait bien failli se remettre en ménage, au début, mais il avait décidé qu’une femme dans sa maison, c’était maintenant une femme de trop. Alors, il s’était persuadé de laisser partir Marie. Elle se trouvait peut-être à Lille, Paris, Panama ou dieu savait où, elle avait l’esprit nomade Marie… Ce grand vide qu’il sentait en lui, parfois, le rendait comme stupide, terrassé, surtout le soir, au crépuscule quand il rentrait de la pêche. À ce moment magique où il aurait voulu faire à quelqu’un de cher, le cadeau merveilleux d’un coucher de soleil sur la digue.
Ce coucher de soleil, il ne l’offrait à personne. Il ne servait à rien, sinon à gueuler dans le vent montant, des bouts de phrase, des flèches d’ombre : Reviens !
Et pourtant, il était persuadé Sam, qu’il y avait dans le vent marin venu d’Angleterre, dans le clapotis du ressac, sur les dunes blanches, dans le ciel frais du matin au-dessus de la petite ville endormie, plus de joie, plus de trésors qu’aucun homme n’en amasserait jamais. Mais il savait aussi que la paix n’existe que si elle est acceptée.
Il haussa les épaules. Dans son dos, le chien tournait sur lui-même, à la poursuite de sa queue. Il retourna dans la cuisine après avoir jeté un dernier regard vers le bateau pneumatique qui s’offrait consentant à la marée.
Vers la Belgique, le vent montait doucement. La silhouette d’une jeune femme se découpait sur la digue lumineuse, le souvenir de Marie était présent, tranquille… Sam ébaucha un sourire… D’une inconnue, il se souvient de la blondeur…

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"La seule arme que je tolère, c'est le tire-bouchon"
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Dune inconnue.... Je me souviens de la blondeur...
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