Naxos

Naxos


Cela fait plus d’un an que j’avais accosté
A l'antique plage de l’île aux marbres blancs,
Eole y tient sa Cours, et Meltem, son enfant,
Souffle un vent accueillant au front de l’étranger.
 
Après avoir vogué sur les traces d’Ulysse,
Apparut devant moi la Porte d’Apollon,
Vestige d’un passé qui inspire le frisson,
Bien avant que des dieux le culte ne périsse.
 
Cette île merveilleuse abrite des géants
Qui règnent fièrement en gardiens de Naxos.
Ô vous titans de pierre ! Ô vous nobles kouros !
Veuillez gardez ces lieux à l’abris des tourments.
 
Sous les vieux oliviers, protégé du soleil,
Je laissais divaguer mon esprit désireux
De te voir, Belle Amie, me rejoindre en ces lieux,
Et présenter aux dieux ta beauté sans pareil.
 
Dans ces accès fiévreux, mon amour, tel Icare,
S’envolait dans les cieux par-delà les nuages
Pour vivre un court instant sans écouter les sages
Et brûler par le feu mes rêves dérisoires.
 
Chaque jour j’écrivais des lettres infinies
Pour te conter, ma mie, ce que mes yeux voyaient,
Afin de t’imprégner des douces voluptés
Que je voulais t’offrir pour embellir ta vie.
 
Je voulais qu’à travers mes mots tu puisses voir
Ces petites chapelles aux coupoles d’azur
Qui reflètent la mer sur la blancheur des murs
En peignant un tableau de turquoise et d’ivoire.
 
Et puis te faire entrer dans le saint des églises
Conduites par mes vers et l’odeur de l’encens
Qui charge l’atmosphère d’un sentiment puissant
Que l’on peut savourer comme une gourmandise.
 
Enfin, dans leur écrin brillant d’or et d’argent,
Te montrer les icônes figées dans leur sagesse
Depuis plus de mille ans et plus encore de messes
Pour perpétuer la chrétienneté d’Orient.
 
Longtemps j’ai contemplé ce paysage ardent
Pour te restituer un peu de ses mystères,
Et les cris des faucons aux charmes insulaires
Qui résonnaient en chœur emportés par le vent.
 
Partout où je portais mon cœur en bandoulière
J’ai harangué les dieux du haut de mon amour,
Qu’un jour tu puisses voir Naxos et ses atours,
Et donner enfin vie à toutes mes prières.

belle odyssée, un peu long
amitiés

Bonsoir Oiseau lyre,

Un très beau texte que j'apprécie beaucoup, qui plus est m'a obligé à
sortir mon dictionnaire à fin de mieux te suivre (je ne suis guère cultivé! )

C'est un bel amour très touchant que tu évoques là!

amitiés

J.K

ps: peut-être devrais-tu relire ton second vers?

ça, j'adore:

"Partout où je portais mon cœur en bandoulière
J’ai harangué les dieux du haut de mon amour,
Qu’un jour tu puisses voir Naxos et ses atours,
Et donner enfin vie à toutes mes prières."

Merci beaucoup Joany pour cet oeil affûté et ce retour positif !
J'ai rectifié ce deuxième vers bancal !
Bien amicalement,

Oiseau lyre

Merci de nous faire voyager à Naxos !
Belle poésie.
Toutefois :
Ce vers contient 13 pieds alors qu'il est très facile d'y remédier.
Où Éole tient sa Cours, et Meltem, son enfant, = 13
Éole y tient sa Cours, et Meltem, son enfant, = 12

Merci beaucoup Gérard, j'ai suivi votre proposition de correction.
Heureux que ce voyage vous ait plu !
Bien amicalement,

Oiseau lyre