Rencontre

Rencontre

Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur ta ville
Et mon chagrin s’écoule avec les eaux de l’air
Pour abreuver d’amour sous l’éclat d’un éclair
Les fossés où tes pieds ont caressé l’argile.

Je cours au ralenti tel un pantin fragile
Malmené par le vent, englouti dans la mer,
Pour se faire emporter par un courant amer, 
Ce destin malfaisant qui te retient servile.

Soudain, l’éternité, pour un instant brûlant :
Ta citrouille d’acier dans un vent succulent
M’a soufflé sans avis ta présence invisible.

Mon âme a basculé hors du monde et du temps
Pour attraper ce don, l’unique que j’attends
Depuis que le fatum t’a fait inaccessible.