la gare

Dernière édition par bruine le Ven 30 Oct 2015 - 15:09, édité 1 fois

La gare

(Sur le quai de la gare flotte une comédie,

L'histoire de son cœur conte la tragédie

D'une ville remplie de banales humeurs,

Et d'un homme banni pénétré de malheurs)

« Dans l'antre de la gare brûle un monde en fièvre,

Ses plaies et ses bonheurs se mêlent en ébats.

S'élevant du bitume une fumée recouvre

Les fourmis ordinaires prises dans l'aura.

C'est une atmosphère en visage de bohème,

En miséreux je suis les voyageurs des rues,

Dans la cour des miracles au milieu de la scène

spectaculaire d’événements attendus.

Et les fantômes y déambulent sans un bruit

D 'Anna Karenine aux fleurs du mal des guerres...

Sous les marquises les destins éphémères

portent l'empreinte de leurs illustres amis.

Et j'observe les peuples, au carrefour des lieues,

Dans la foule brumeuse où je me laisse choir,

J’entends apercevoir en spectateur envieux

L'ambiance aléatoire des rumeurs de la gare.

Je vois un garçon endormi sur sa valise,

Une fille aux cheveux longs perdue en songes,

Des instants sont suspendus, figés d'orages,

En flottements aigus, en gondoles exquises.

Puis le temps du départ glisse en affolement,

Suspension qui égrène ses minutes brèves.

Le train n'attendra pas que finisse l'instant

Des au revoir tardifs aux moments qui s'achèvent.

Et les débarqués ivres de leurs aventures

Videront les wagons en armée d'affluence,

Adieux et reunions confondront leur nature

En un ballet brouillé, une bigarrée danse.

Une tension exacerbe les sentiments.

Les bonheurs éclatent leurs rires retrouvés.

Les afflictions s'immergent en des enterrements.

Les bourrasques s'écrient à gorge déployée.

Le sein de ce théâtre aux multiples atours

Désespère le regard de ma solitude.

Que ne donnerais je pour connaître à mon tour

La joie des retrouvailles d'un ancien amour.

Et j'échangerais tout pour un instant savoir

L'émotion si cruelle du déchirement.

Regardez mon malheur je ne peux plus avoir

Que les cendres éprises du ressentiment.

J'aimais tant prendre le train, dans le temps, la nuit,

Me laissant bercer par son roulis saccadé,

Les attentes sur le quai, ouvert sur ma vie,

L'arrivée dans ma chaumière, à l'orée des blés »

L'ambiance d'une gare est extraordinaire : que de pas, que de voix, que de signes...Que de départ, que de retour...Que de joies, que d'embrassades, que de chagrins, que de drames...Merci infiniment de nous faire revivre ce cadre si particulier, bruine !
Bise amicales
Roger

Bonsoir bruine,

Une image réduite du monde, mais les joies qui y éclatent accentuent la solitude d'un cœur auquel ne restent que les souvenirs.

Amitiés
Jeannie.

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
la gare Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

Bonjour à tous trois, merci de votre passage et commentaires. Et pour cette petite image Gérard.
J'ai toujours aimé cette ambiance Roger oui, si particulière des gares. C'est assez difficile à exprimer je trouve.
J'ai essayé. ..
Merci
Amitiés

à te lire, j'ai eu le sentiment de me trouver à nouveau Gare de Lyon arpentant l'esplanade intérieure, laquelle conduisant à des quais que je pressentais redoutables par le seule présence.

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