Les timides

Ils se tiennent à l'écart
Dans un petit coin
On les voit piquer leur fard
A brûle-pourpoint
Ils s'effacent convaincus
D'infériorité
Se réfugient éperdus
En humilité
C'est la craintes qui les bride
Les timides

Les quolibets les brimades
Les font tressaillir
Et pourtant les rebuffades
Il faut les subir
Ils voudraient se mettre dans
Un trou de souris
S'y blottir en attendant
D'en sortir guéris
Car de vivre ils sont avides
Les timides

Si on les voit passer sur
La pointe des pieds
C'est qu'ils ne sont pas très sûrs
L'esprit tiraillé
D'être bien à la hauteur
De leurs sentiments
Ils ne sont pas orateurs
Manquent d'arguments
Mais ils ne sont pas stupides
Les timides

Las m'as-tu vu les sans gêne
Les outrecuidants
Les agressent les malmènent
Arrogants pédants
Mais les timides mûrissent
Sous les coups du sort
Et peu à peu ils grandissent
Prennent leur essor
Un jour l'amour les déride
Les timides

Et prenant de l'assurance
Le manque d'aplomb
Devient une tempérance
Avec en surplomb
Une vraie délicatesse
Un respect d'autrui
A cueillir une richesse
Quand gorgés de fruits
Ils ne sont plus Chrysalides
Les timides

Ils se tiennent à l'écart
Dans un petit coin
On les voit piquer leur fard
A brûle-pourpoint
Mais voilà qu'il se surpassent
Face au handicap
Et vont cueillir en audace
Les plus belles grappes
En gardant le cœur candide
Les timides...

Tout à fait cela,bien écrit et juste on pourrait un faire une chanson

Oui c'est vrai comme une petite chanson
Les timides se cachent sans rien dire
Les timides sont rouges cerises
Les timides ne parlent pas
Ils marchent la tête basse
Ne regardent jamais droit devant soi
Je suis timide mais je me soigne
Avec une hystérique ça va de soi
Non c'est trop demandé pour moi 


   coco

Merci infiniment de vos visites et commentaires SNOOPY et Coco !

Roger.

SNOOPY et Coco l'ont bien senti
Les Timides, c'est aussi un titre de chanson de Jacques Brel

Les timides
par Jacques BREL

Les timides
Ça s´tortille
Ça s´entortille
Ça sautille
Ça s´met en vrille
Ça s´recroqueville
Ça rêve d´être un lapin
Peu importe
D´où ils sortent
Mais feuilles mortes
Quand le vent les porte
Devant nos portes
On dirait qu´ils portent
Une valise dans chaque main

Les timides
Suivent l´ombre
L´ombre sombre
De leur ombre
Seule la pénombre
Sait le nombre
De leurs pudeurs de Levantin
Ils se plissent
Ils pâlissent
Ils jaunissent
Ils rosissent
Ils rougissent
"S´écrevissent"
Une valise dans chaque main

Mais les timides
Un soir d'audace
Devant leur glace
Rêvant d´espace
Mettent leur cuirasse
Et alors place!
Allons, Paris
Tiens-toi bien!
Et vive la gare
Saint-Lazare
Mais on s’égare
On s’effare
On s’ désempare
Et on repart
Une valise dans chaque main

Les timides
Quand ils chavirent
Pour une Elvire
Ont des soupirs
Ont des désirs
Qu´ils désirent dire
Mais ils n´osent pas bien
Et leur maîtresse
Plus prêtresse
En ivresse
Qu´en tendresse
Un soir les laisse
Du bout des fesses
Une valise dans chaque main

Les timides
Alors vieillissent
Alors finissent
Se rapetissent
Et quand ils glissent
Dans les abysses
Je veux dire
Quand ils meurent
N´osent rien dire
Rien maudire
N´osent frémir
N´osent sourire
Juste un soupir
Et ils meurent
Une valise sur le cœur

Les mots des poètes forment souvent les mêmes cris
J'ai beaucoup aimé ton cri Roger

Merci infiniment Gérard ! Je suis très flatté de la comparaison !

Roger.