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 | Sujet: Brouillard (ou l'Aérateur) Lun 29 Juil 2013 - 17:57 | |
| (d'accord, je fais un néologisme par sujet, mais je ne peux pas m'en empêcher. "Tritonneuse" dérive ici de "triton".)Ne juge pas les hannetons morts Qu'on vend au bord des routes Touche-les, renifle-les, vois au-dehors: L'air a blanchi dans la plaine Dans la brume tout s'écroule Les profiteux vendeurs, la pensée saoule L'air a blanchi dans la plaine Et la brume ample et souple S’enlace avec les bois, en couple Avec les troncs qui ploient, gorgés d'eau boueuse La terre fraîche résorbe ses boues tritonneuses Le vent frileux se froisse dans les branches Mon brouillard de pensée s'étale et flanche Les herbes alourdies de rosée Grisonnent et s'évaporent Le vent se fond dans les os tout fasciés De la brume, et souffle encore Sans un bruit Blanche large et ronde Brume étale ses pattes sur le monde Toute la plaine s'habille d'émail éclaté de raies grises Tout se blanchit dans la brise Univers gris et blanc, brume incompréhensible Certains drôles te voient en horizon pourri En monstre de matière, fangeux, infini Où vivotent deux loupiotes inaccessibles Qui n'existent pas Je ne veux pas savoir! (à hurler d'un air imbécile)Je vois, vois, écoute, respire Toutes les plumes de la brume Luisent de veines terreuses et brunes Dans les yeux dans le nez dans le creux des tympans Toutes les plumes sont grignotées de choses minuscules Agrippés, nonchalants poux dorés, Ils brillent
Je le regarde, roulant sur la vitre, sur la plaine Aérateur, Lune de plastique graisseuse Ronronnante, lâchant des rayons, rugueuse L'univers s'y résume, tout s'y voit, tout s'y entend |
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