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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
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 J'ai changé…

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Frollo
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MessageSujet: J'ai changé…   J'ai changé… EmptyJeu 27 Juin 2013 - 19:31

J'ai changé. (Un temps.) Oui. C'est bien ça. (Un temps.) J'ai changé. (Silence.) A quelle vitesse ? Va savoir. (Rire.) Je ne sais rien. Plus rien. Ou j'ai oublié. (Un temps.) Mais j'ai changé. (Silence.) Je souris. Plus souvent. Du moins. J'aime pas sourire. D'habitude. En fait, ça déforme le visage. Surtout quand on se crispe. (Un temps.) Je suis tout le temps crispé. (Un temps.) Donc je souris. Plus souvent. Donc je ressemble plus souvent à rien. Mais je m'en fiche. (Un temps.) J'aime. (Un temps.) Ce doit être cela. (Silence.) J'aime. (Silence. Il s'avance encore. Manque de tomber. Recule. Les ouvriers arrêtent de travailler et se sont assis pour l'écouter parler.) Hier. Je suis allé chez elle. Hier. (Un temps.) Enfin, devant. Elle est sortie. J'étais là, j'attendais. Puis on s'est allongé dans un champ. Et on est resté là. Enlacés. Tout simplement. (Un temps.) Pendant une heure trente. Ou trente trois. (Un temps.) Sans bouger. (Un temps.) Elle sentait bon… elle était ravissante ! Douce ! Elle me tenait chaud. Et j'avais froid. (Un temps.) Tous les deux. Allongés. (Silence. Il médite.) Mais… il y avait le Bac. Je le hais. Certes, il faut réviser. C'est primordial même. Si on veut réussir. Seulement, s'il n'avait… pas… été là, on serait restés plus longtemps, ensembles. (Un temps.) Donc je suis partis. Je l'ai laissée. Seule. Avec lui. (Un temps.) Le Bac… (Silence. Il s'assoit. Les ouvriers l'écoutent toujours.) Cela fait quelques jours déjà. C'est fou. Et j'y repense. Sans arrêt. Encore et encore. Et pourtant… quand les gens me demandent à quoi je pense. Je leur dis : « Au Bac ». Je pense au Bac. (Un temps.) Je devrais me réjouir de jour en jour de cette aventure d'un jour. Mais… ce mauvais pressentiment vient entacher ma joie… (Un temps.) Ce n'est que le Bac. Après tout. Pourquoi donc en faire un plat ? Bonne question. Il n'y a aucune raison à cela. (Un temps.) Je le sais bien. Et pourtant… (Silence. Il se relève.) Il suffit d'attendre. Je la reverrai. Après. (Un temps.) N'y pensons plus. (Un pot de peinture tombe d'un échafaud. Maxime se retourne. Les ouvriers s'empressent de reprendre leur travail. Maxime inspecte leur travail, puis revient.) J'y pense, oui, je la reverrai. Après le Bac. Pour un film en plus. C'est elle qui me l'a proposé. J'ai accepté. Il m'a l'air intéressant. (Un temps. Pendant son discours, la nuit était tombée. Maintenant que la Lune s'élève, les ouvriers commencent à regrouper leur matériel. Il fait sombre sur scène, mais on peut encore distinguer les personnages.) Ah ! Te voilà, livide face. Que tu devais être adorée au XVIème siècle, avec tes formes rondes et pleines. Je crois bien, qu'aujourd'hui, on ne t'observes guère plus que par les outils sophistiqués de la Science. Je préfère voir de mes yeux tes rayons argentés toucher la cime des arbres, le sommet des montagnes et régner sans partage dans les cieux étoilés. (Un temps.) Heureusement que tu es sourde. (Il soupire.) C'est vrai, qu'as-tu à faire de mes mots ? Rien. D'autres doivent se plaindre et se confier à ta bienfaisance. Mais combien sommes-nous ? Cent. Deux cents. Mille. Un milliard ? Plus encore ? Les mots, les mots, ces paroles éternelles ! Ils n'empêchent pas les guerres, ils les provoquent ! Ils n'empêchent pas les cœurs de partir, ils les chassent ! Ils ne sont pas assez vivants, je n'arrive pas à lui chanter mon amour… Ô lampe d'argent, si je le pouvais je monterais te décrocher ! Toi qui as vieilli avec le monde, tu es trop vieille à présent ! Les antiquités, elles ne valent plus un rond ! Aujourd'hui n'est plus hier ! Tu te défendrais, en poursuivant ton cours, et je suivrais ta route, courant à tes trousses, de plus en plus vite, de plus en plus haut, puis, me voyant arriver, tu imploreras le soleil de m'éblouir à jamais, — que j'ai déjà tué ! — mais finalement je t'intercepterais et je t'enverrai au loin, hors de ton orbite, t'écraser sur Mars. Mais, en mille morceaux, tu vivras encore, et nous nous fuiront tous deux, effrayés par nos statures antithétiques, toi dans ce bout là du monde, moi ici. Tantôt je reverrai briller, et je repenserais à ta lueur terrible qui, ces jours-ci, faisaient geler les cœurs. Pourquoi ne pas rayonner comme avant ? Pourquoi être ainsi ? T'es-tu liée au Bac ? Qu'a-t-il fait pour te plaire que je n'ai pu faire ? Tu te savais ma maîtresse, mais, quand je l'ai rencontrée, tu t'es éloignée de moi, et depuis tu me hais. Alors je te hais aussi. Lune. Astre détruit. Livides lambeaux d'une face décousue. (Il s'effondre au sol.) Pourquoi mes forces me quittent-elles ? Qu'ai-je donc fait, si ce n'est aimer une femme de tout mon cœur, ce cœur qui, hier de pierre, aujourd'hui gèle sous tes rayons nocifs dont je me suis débarrassé tantôt ? J'ai brûlé la Bible pour forger dans ce feu sacré cette arme qui m'a permit de fendre le firmament et de délivrer la Terre de ta domination lugubre. Dieu est descendu, je lui ai craché dessus. Il a voulu me pardonner, je l'ai giflé. Il m'a tendu l'autre joue, je l'ai injurié. Alors, remontant en son royaume, j'ai étendu mes bras tentaculaires et je l'ai retenu. Prisonnier, il semblait désespérer. Puis je l'ai crucifié, et j'ai attendu sa mort. Il est mort. Dieu est mort ! Oui, mortels, il est mort ! Tué par son créateur, tué par l'Homme et des mains d'un homme ! L'autorité déchue, cette immonde création, elle n'était qu'imperfection ; je l'ai détruite pour nourrir cette arme qui a délogé la Lune. Et maintenant je suis las. Fatigué. Le Bac est là, toujours, introuvable mais omniprésent. Il me semble plus cruel et plus puissant que l’entité clouée. (Silence. Plus d'ouvriers. La lumière baisse.) Je me sens sombrer. Je me sens trembler. Je m'en vais.

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« C'est au poëte qu'il est donné de descendre dans les profondeurs les plus intimes de l'âme et de dévoiler ses mystères. […] C'est que le poëte est le premier qui ouvre la bouche à sa nation, et vient en aide à sa pensée en lui donnant une forme dans le langage. »

Hegel

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MessageSujet: Re: J'ai changé…   J'ai changé… EmptyJeu 27 Juin 2013 - 20:05

Bonsoir, 

C'est le premier texte que je lis de vous. 
Je n'ai pas grand chose à dire, je suis vraiment désolé, car ce texte est superbement bien construit ! 
J'ai vraiment adoré, quelle plume !
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MessageSujet: Re: J'ai changé…   J'ai changé… EmptyJeu 27 Juin 2013 - 21:08

Bonsoir !

Tu peux me tutoyer tu sais, je suis moins âgé que toi en plus.

Je te remercie pour l'appréciation. Ce monologue est tiré de ma pièce de théâtre (une tragédie en 5 acte ; ici il s'agit de la sc1 actII), pièce que je considère surtout comme travail poétique que comme simple pièce de théâtre… (poésie des mots, de la vie, du désespoir, de la joie, de l'absurde, etc… j'essaye de faire chanter le tout, ou du moins d'exalter et de mettre en image).

Je te remercie,

F.

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MessageSujet: Re: J'ai changé…   J'ai changé… EmptyJeu 27 Juin 2013 - 21:26

Cool j'ai aussi écrit quelques pièces de théâtre ^^ 

En tout cas, tu as très bien réussi la construction, 

Bravo !
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