Je t'écris pour te dire

Je t'écris pour te dire, à l'instant, tout de go
Ce qui me fait vibrer au plus profond de moi
Je t'écris dans l'espoir d'obtenir un écho
Que j'aille m'aérer au fil de tes émois

Je t'écris pour sortir de ma banalité
Pour aller m'enivrer à de nouveaux parfums
Je t'écris pour gagner en authenticité
Pour déssiller mes yeux, pour apaiser mes faims

Je t'écris pour aller au-delà de mes peurs
Pour affiner mes goûts, vaincre mes réticences
Je t'écris pour, enfin, dépasser mes pudeurs
Je t'écris pour tenir en éveil tous mes sens

Je t'écris pour te dire, aux longueurs hivernales
Parfois, ma solitude est comme un poids énorme
Je t'écris pour contrer les pressions infernales
D'un monde impitoyable où l'amour se déforme

Je t'écris pour te dire, en marchant dans les bois
J'ai croisé le coucou, j'ai vu la primevère
La biche, en ce décor, ignorant les abois
Gambadait de plaisir, aussi libre que l'air

Je t'écris pour te dire, aux lueurs de l'aurore
J'ai vu mille couleurs éclairer l'alentour
J'ai vu voler l'oiseau, j'ai vu la fleur éclore
J'ai vu briller la feuille et le fruit, tour à tour

Je técris pour te dire, au-delà des prisons
Au-delà des tueries, au-delà des tombeaux
Je suis sûr qu'il existe, azuré, l'horizon
Où l'on voit la colombe évincer le corbeau.

Moi, si je te réponds au détour de la page,
Où tu as griffonné des mots qui font bonheur,
C'est pour mieux te servir les secrets de mon cœur...
Ceux que tu as fait naître grâce au "clavardage" !

Moi donc, si je réponds au respect de ton âge,
C'est aussi pour te dire, chaque fois la lueur,
Que tu éveilles en moi. Tel un agriculteur
Tu sèmes la tendresse, aux mots d'un épandage

J'aime lire tes vers où je trouve le beau
Et même le printemps qui tarde trop à naître
Attendra bien un peu que j'ai bu à ton seau.

Ainsi je pourrai dire avoir tout lu d'un Maître.
Que tu dises Nature ou guerre ou bien l'agneau
Je goûterai tes rimes jusqu'à m'en repaître !