Hier et aujourd'hui

Et que restera-t-il de toute la douleur,
Quand le vent, au lointain, balayera notre vie ?
Faut-il tout rejeter et sacrifier aux heures
Les colères, les joies, les rires et les cris ?

Ou chercher le secret que renferment les fleurs,
Devenir le soleil qui espère la nuit,
Toucher l'évanescent, étreindre les lueurs,
Composer l'opéra qui jamais ne finit,
S'allonger pour pleurer sous les saules-penseurs,
Douter de la raison, épouser la folie,
Admirer la beauté d'une vie qui se meurt,
Et voir sans l'envier la foule qui sourit ?

Ou faut-il au contraire accepter ce bonheur,
Se contenter d'aller, ignorer l'harmonie,
Jalousement garder les remparts de son cœur,
Remplir le puits sans fond de haine et de mépris,
Faut-il craindre la fin et vivre dans sa peur,
Étiqueter le monde et lui donner un prix,
Détourner son regard face à l'enfant qui pleure,
Et ne rien retenir de tout ce qui fut dit ?

Je ne sais que penser et c'est là mon malheur,
Pourquoi même y songer ? Bien mal m'en aura pris,
Car rien n'est inconstant et le temps est trompeur,
Ce que je dit hier, aujourd'hui je l'oublie...

Quel étrange poème!

Je trouve un vers sur deux éblouissant et l'autre très moyen. Tout cela dans un désordre dont je ne sais pas s'il est magnifique ou négligé.

Je reste perplexe et estomaqué.



Du vrai rhum...

A 22 ans quel talent !

Oser...
C'est cela le plus important...

Jean de La Bruyère a écrit:

Ne cherchez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage :
Il est bon puisqu'il est fait de main d'ouvrier.