Un comité de l'ONU critique la discrimination envers les francophones en FlandreBRUXELLES, 30 oct 2010 - samedi le journal La Libre Belgique a écrit:
- Le Comité du Haut commissariat de l'ONU aux Droits de l'homme critique dans un rapport les mesures "discriminatoires" prises par certaines communes de Flandre (nord de la Belgique).
Le Comité du Haut commissariat de l'ONU aux Droits de l'homme critique dans un rapport les mesures "discriminatoires" prises par certaines communes de Flandre (nord de la Belgique), rapporte samedi le journal La Libre Belgique.
Dans ce rapport, les experts de l'ONU se disent préoccupés par le fait que "l'accès à certains droits" puissent être "entravés" dans les communes flamandes où la "connaissance ou l'apprentissage du néerlandais" sont exigés pour obtenir des services ou des prestations sociales, acheter des logements ou encore être élu maire, précise le quotidien francophone.
Ces mesures officiellement destinées à renforcer le caractère néerlandophone de la Flandre, créent "une discrimination à l'égard d'autres catégories de la population", c'est-à-dire les francophones, relève le comité des Nations unies, qui a transmis son rapport fin octobre aux autorités belges, ajoute La Libre Belgique.
Depuis plusieurs années, les autorités communales de localités situées en Flandre, notamment dans la banlieue de Bruxelles où vivent de nombreux francophones, exigent des personnes souhaitant acheter un logement social ou un terrain à bâtir qu'elles prouvent leur connaissance du néerlandais ou qu'elles s'engagent à l'apprendre.
L'accès à certains centres aérés pour les enfants a également été conditionné à la connaissance du néerlandais.
De même, le gouvernement régional flamand refuse depuis cinq ans de valider l'élection de trois bourgmestres (maires) francophones élus dans des communes située sur le territoire de la Flandre mais majoritairement habitées par des francophones.
Le chef du gouvernement flamand Kris Peeters a promis de faire procéder à une "analyse en profondeur" du rapport, afin de "vérifier si ces recommandations doivent donner lieu à des adaptations" des règles en vigueur en Flandre, ont indiqué samedi ses services.
L'un des trois maires francophones dont l'élection n'a pas été validée parce qu'il avait envoyé du courrier en français à ses administrés francophones, Damien Thierry, a dit espérer que la Flandre prenne ces recommandations pour "un avertissement sérieux", selon l'agence Belga.
M. Thierry, élu député fédéral en juin, a ajouté qu'il se faisait "peu d'illusions quant à un changement d'attitude" des autorités locales ou régionales flamandes. Il a une nouvelle fois dénoncé les "méthodes antidémocratiques utilisées par la Flandre pour réduire à néant les droits élémentaires des minorités".
Des rapporteurs du Conseil de l'Europe avaient par le passé déjà pointé les risques de discrimination envers les francophones de Flandre, sans que cela n'entraîne de modification des pratiques des responsables néerlandophones.
Ces questions, qui ternissent l'image internationale de la Belgique, alimentent régulièrement les tensions entre Flamands (majoritaires) et francophones (40% de la population), qui s'opposent par ailleurs sur l'avenir du système fédéral belge.
Francophones et Flamands se sont montrés incapables, depuis les élections du 13 juin, de s'entendre sur une réforme accordant une plus grande autonomie aux régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles), ce qui bloque depuis lors les négociations sur la formation d'un nouveau gouvernement.