Mes anges

Il parlait des chants des mésanges
Elle écoutait sa voix qui chante
Elle le voyait comme cet ange
Aux ailes d’or et attachantes

Ils cheminaient de par la route
Leurs mains qui s’effleurent en douce
Abandonnant leur moindre doute
A cette saveur aigre-douce

Il avait du vent dans sa tête
Et des oiseaux dans ses fenêtres
Elle aimait tant qu’il soit honnête
Peuplant leur vie comme un seul être

Elle était là comme la chance
Comme un ruban sur une branche
Virevoltant avec aisance
Au son des cloches du dimanche

Il la voyait comme on regarde
Les étoiles lorsqu’elles partent
Quand au point du jour l’astre farde
Leurs joues et que l’aurore écarte

Qui sait où s’en sont allés dire
La mésange au ruban soupire
L’oiseau aux ailes d’ange expire
Et pour eux ne rien s’interdire

En lisant ton poème dont j'ai parlé ailleurs je me suis dit "Tiens, Yves va se lancer dans une métaphore filée en parlant des mésanges" .Mais tu as pris un autre sentier plus "romanesque" et combien féerique .


Voilà ce que j'ai trouvé sur le net :

"La communication de crise de la mésange

Lorsque la mésange à tête noire avertit ses congénères d’un danger, elle fournit des informations précises sur la position du prédateur –en vol ou statique-, sur sa taille et sur le degré de danger qu’il représente. Si l’aigle, le faucon ou la chouette est en train de planer au-dessus de leur tête, la mésange émet un cri aigu, expliquent Chris Templeton et ses collègues dans la revue Science. Si le prédateur est perché, la mésange envoie un son plus grave, un ‘’tchik-a-di-di’’ plus ou moins long en fonction du danger.

Pour ces petits passereaux, les pires ennemis sont les oiseaux de proie de petite taille, comme la chevêchette naine, car elle manœuvre plus habilement. Templeton et ses collègues ont observé, dans des conditions semi-naturelles, que la mésange (Poecile atricapilla) augmentait le nombre de ‘’di’’, jusqu’à 20 fois plus, en présence d’une (fausse) chevêchette.

Loin de déclencher une fuite, ces cris donnent le signal du regroupement aux mésanges qui entourent et assaillent l’ennemi afin de l’éloigner. "

La vie des animaux est à découvrir .Mais j'ai des doutes sur ce phénomène d'anthropomorphisme. Je ne sais pas ce que tu en penses .

PS : et si on exploitait cette idée pour un haiku ?

Les mésanges affolées
A l'ombre de la chevêche
Se serrent les ailes*

*Elles n'ont pas de coudes !

Merci walido de ta lecture

Merci chérie de ton passage :nandyves:

Bonjour Yves,

J'ai bien aimé ces strophes à rime proche, je l'ai vu en seconde lecture ces "anges/ante" du début et tout du long les rimes sont "cousines" (est-ce que ça porte un nom ce style poetique ?) en tout les cas ça reste agréablement en bouche comme on dit pour le vin, bravo.

David

Il parlait, Elle écoutait
Evidemment c'est parti de lui mais sans elle, le poéme serait sans ailes.
Je me permets de te suggérer un autre titre :
Mes anges...

Bien vu David, entre rimes féminines et assonances, je l'ai voulu ainsi :), je ne sais pas si cela porte un nom en poésie, à part assonance, je n'en vois pas d'autres et mon dictionnaire est muet à ce propos. Merci pour ton appréciation.

Mon cher apogon, il parlait est tout sauf un titre en effet, puisqu'il s'agit des premiers mots du poème. J'apprécie le jeu de mot ! Merci à toi.

Lors de la visite d'une exposition de peinture j'avais lu ces mots sur une correspondance privée du peintre
avec Aragon. Il est vrai qu'il avait un style très aérien...
"Louis!
n'oublie pas
mes hommes
mes oiseaux dans l'orage
mes anges dans le vent !"
et aussi,
de la main d'Aragon...
...parceque les vrais peintres sont des poètes et comme eux les maîtres du mot...
Ce calembour est donc issu de l'heureuse rencontre entre un peintre et un poète. Je t'envoie une photo en mail...

J'ai bien reçu la photo, mais de quel peintre parles-tu ?
biz

Charles Louis Lasalle... je t'envoie d'autres photos...

J'ai vu ! Autant mettre l'adresse, il le vaut bien !
Mais lui, il a peint la solitude.
Bonne visite !
http://lasalle-peintre.com/
"C’est l’homme, la jeunesse, les oiseaux de notre ciel qu’il chante
comme personne ouvrant ainsi une grande mythologie française. Mais
l’essentiel, c’est comme sur lui, sur ceux qu’il a peints, le linge se
déchire comme si c’était la chair, comme si la force l’arrachait à
lui-même, comme s’il n’y voyait que la longue attache des tendons.
Cette solitude, diversement traversée, dans le ciel, les océans, les
orages, la pleine terre… Et il semble presque toujours peindre la
solitude, les solitudes.

Ne lui demandez pas ce qu’il peint, vous n’avez qu’à regarder."
Aragon, 1977

biz

Ces magnifiques tableaux ne laissent pas impassibles.
Les portes du silence
MA GNI FI QUE