même pour un inconnu, une voix brisée ....

voix brisée



Des cendres de pluie se mêlent aux larmes

glissant de ses paupières sourdes à la plainte

s’échappant de ses lèvres bleuies dans le froid sec

de la nuit plate et sans voix

s’étalant à ses pieds.

Il ne peut s’y mouvoir dans l’amplitude du noir crépusculaire.

La quête sans repos, du regard d’un autre qui n’était pas lui-même,

d’un sourire au présent, construisant l’avenir,

là était son chemin.



Dans son regard profond,

on aurait bien pu croire, y chercher la raison

de ce trop- plein de vie,

énergie dépassée,

quête à satiété, d’expressions partagées.



Les mots véhiculants le poids des émotions

qui le faisaient si proche des petits compagnons,

là, assis sur les bancs,

de cette école-aimant

qui le passionnait fort, qu’il poussait, en avant.



Musique des mots, mots en musique,

jeux de mots,

se jouer des mots,

des sons....................................pour exprimer

l’inexprimable, l’impalpable, l’informulable.

Rechercher à l’arraché, des sentiments couchés

au fonds de la mémoire des êtres déchirés.

En frappant à sa porte, ils savaient quoi trouver.

L’âme toujours en alerte

donnant mot adapté,

tel un baume parfumé qu’il faut pour enrober

la blessure avivée

par les multiples chocs, des émotions cachées.









Il savait être là, même pour un inconnu,

vide dans sa solitude,

croisé sur un sol nu.



Il faisait don d’un rien, qui devenait un tout,

à celui qui disait, simplement, sans pudeur

sa trop grande douleur,

dans un cri silencieux.



Ainsi m’est apparu cet être plein de vie,

de mystère et d’esprits

en croisant, un instant nos regards, nos mots

Je voudrais bien pouvoir arrêter les images

sur l’écran bien vivant,

un retour en arrière, pour écouter encore

tous les jeux de lumières accrochant l’écriture

affleurant les sommets de la félicité,

où les sons se mêlant, croisant et décroisant

les fils insaisissables de sa trop courte vie.

Ses écrits traceront ce qu’il reste à construire

pour tous ceux qu’il aimait, et ceux qu’il ignorait

faute d’avoir eu le temps de bien les rencontrer.

Ainsi s’en vient la vie.

« l’instit » Oraison pour S. 16 MARS 91

Un beau poème écrit sur les ruines d'une ame généreuse mais qui avait vécu le calvaire du pessimisme.
Il y a des gens qu'on imerait bien avoir connu parce qu'on sent qu'on est proche d'eux sur le plan émotionnel ou intellectuel .Mais on rencontre toujours ceux qu'on mérite et on compose avec . C'est ça la vie !

http://fr.youtube.com/watch?v=Ns6faDfjcmo

DANIELLE :Bisous:

j'ai écrit ce texte, alors que cet homme rencontré quelques jours avant, s'est tué en voiture. Il aurait dû être l'instituteur de ma fille l'année suivante. Ce fut un drame pour tous les enfants, qui l'adoraient, et pour tous les gens qu'il connaissait. Il y en avait beaucoup.
Pour ma part il était un inconnu connu depuis peu...
Il m'avait parlé trois jours avant sa mort, en me disant "t'es chouette comme fille, j't'aime bien" . C'était un mercredi, le samedi suivant un virage mal pris, un ravin, une voiture en feu... la vie finie là...
dur dur, même encore dans le souvenir, d'une rencontre qui s'arrête là..
mais beau souvenir d'un être riche et sensible, sans doute trop...
merci pour le message...
bonne soirée
danielle

bONJOUR Danielle

Beau et riche texte que j'ai eu du plaisir à relire

Bonne journe

Toute cette richesse dans tes textes font qu'ils sont toujours un plaisir à ma lecture.