philippe de neuville Grimoirien
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| Sujet: Jehan Rictus, début du XXè s. Dim 28 Oct 2007 - 16:06 | |
| Quelques bribes de textes du diseur de poèmes sur et pour les pauvres, Jehan Rictus, début du XXè s. ______________
Merd' v'là l'hiver et ses dur'tés, V'là l'temps qu'i faut p'us s'mett'à poil, Les ceuss's qui tienn'nt la queue d'la poèle Dans l'midi vont s'carapater. ----------------------- M'man laisse-moi voir les p'tites baraques Dis arrête-toi, m'man, me tire pas, Pourquoi qu'tu m'fous toujours des claques? ------------------------ Si qu'i r'venait, si qu'i r'venait çui-là * ------------------------- *le Christ, mais aussi le pauvre dans son éternité de misère, et cela faisait mal.
C'est tout ce dont je me souviens parfaitement, mais je me propose dès que j aurai retrouvé son oeuvre dans mon fouillis, de vous donner d'autres extraits de ce noble plus que ruiné devenu clochard, et qui pour un café-crème chez Bruant récitait ses poèmes.... ____________________ Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A In Pace cum Patribus (devise des Neuville) | |
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philippe de neuville Grimoirien
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| Sujet: bio de Jehan-Rictus Dim 28 Oct 2007 - 16:16 | |
| Repères bio-bibliographiques
- 1867 : Le 3 septembre à Boulogne-sur-Mer : naissance de Gabriel Randon, futur Jehan-Rictus.
Sa mère Adine-Gabrielle Randon, est la fille d'une domestique et de son maître Joseph Randon de Saint-Amant, militaire. Son père, Mandé Delplanque, ne l'avait pas reconnu légalement. On n'en sait rien de sûr... Fréquentes scènes de ménage entre les deux parents.
- Fin 1873 : Gabriel a 6 ans. Son père quitte définitivement le foyer.
La mère et l'enfant s'installent à Paris. Adine Randon y est, un temps, figurante au Théâtre des Variétés et à l'Opéra. Particulièrement caractérielle, elle a pris son enfant en grippe, le maltraite. Le roman Fil-de-Fer mettra en scène ce couple mère-fils infernal... Il s'avère que l'auteur n'eut nul besoin de caricaturer.
- 1881 : Sa mère le retire de l'école (après le certificat d'étude) et le met à faire de petits métiers.
- Vers 1885 : Vers l'âge de 18 ans, il se sépare définitivement de sa mère.
Commence une existence de misère. Il exerce d'autres petits métiers, généralement manuels, en change fréquemment. Il s'est passionné pour la poésie et fréquente les autres poètes de la bohème montmartroise (décadents et symbolistes...) Il compose des poèmes dans la manière de l'époque.
- 1886 : Commence une période noire : s'étant retrouvé sans logement, il ne peut compter que sur l'hébergement d'amis, se retrouvant sinon à la rue.
- 1887 : Premières parutions de poèmes dans Le Mirliton (revue d'Aristide Bruant). Puis dans d'autres revues.
- 1889 : Février : Ramassé à demi-mort, il est hospitalisé à Lariboisière.
À sa sortie, appuyé par José-Maria de Heredia, il trouve une place à la Préfecture de la Seine. Il occupera ainsi divers postes d'employé... mais avec une telle mauvaise volonté qu'il est toujours rapidement congédié. Il y rencontre le poète Albert Samain et c'est le début d'une longue amitié. Les deux poètes s'épauleront pour se faire leur place respective dans le milieu littéraire.
- 1891 : Il se prend d'intérêt pour l'Anarchisme (comme beaucoup de symbolistes) s'enflammant notamment pour sa variante violente (compose une Élégie de la dynamite).
Il participe au « magnificisme », mouvement littéraire que Saint-Pol Roux tente d'organiser autour de sa personne. Il ébauche à l'occasion le poème La Dame de Proue.
- 1892 : Il travaille à L'Imposteur, un roman de propagande anarchiste racontant le retour du Christ dans la France de l'époque. Le roman ne sera jamais achevé, mais on en retrouvera l'idée dans le poème le plus connu de l'auteur : Le Revenant.
Il a commencé à faire du journalisme. Il publie des articles dans l'Alliance Nationale, utilisant parfois le pseudonyme « J. Rictus ».
- 1894 : Il organise les premiers essais de lecture publique de poésie, aux concerts d'Arcourt (fiasco).
- 1895 : L'idée lui est venue d'utiliser des octosyllabes en langue populaire, et de faire parler un miséreux. Il compose deux poèmes dans ce style, L'Hiver et Impressions de promenade.
La manque d'argent le pousse également à les réciter en cabaret. Il fait ses débuts le 12 novembre aux Quat'z-arts, Boulevard de Clichy. Il a pris pour cela le pseudonyme de Jehan Rictus (bien plus tard, il insistera pour qu'on l'écrive “Jehan-Rictus” avec un tiret). Plaquette : Soliloques du Pauvre L'Hiver.
- 1897 : Première édition des Soliloques du Pauvre.
Rapidement épuisé, l'ouvrage est réédité par le Mercure de France. J. R. se produit maintenant au Chat noir. Le poète-diseur sera très demandé jusqu'en 1901. Il récite également dans des dîners mondains, et dans des manifestations socialistes.
- 1898 : 21 septembre : Jehan-Rictus commence à tenir quotidiennement son Journal de Bord : ce journal intime comportera plus de 30 000 pages à la mort de l'auteur. Il est encore inédit (les éditions Claire Paulhan projettent une publication partielle).
À cette époque et jusqu'en 1908, il a pour maîtresse “Cilou”, une modiste, fille-mère, par ailleurs plus ou moins entretenue ailleurs. (Notre poète regrettant cependant qu'elle ne corresponde pas à son idéal.)
- 1900 : Parution de Doléances (Nouveaux Soliloques) ... Un volume qui eut peu de succès.
- 1902 : Parution des Cantilènes du Malheur.
Dans l'incapacité de renouveler suffisamment son répertoire, il se voit peu à peu évincé des cabarets.
- 1903 : Édition définitive des Soliloques du Pauvre, comportant 110 illustrations de Steinlen, véritable co-auteur de cette BD avant la lettre. Jehan-Rictus lui-même, en aristocrate déchu, prête sa silhouette au Pauvre. Il s'agit de préciser au lecteur que ce “Pauvre” n'est pas n'importe quel miséreux, mais bien “l'Artiste”, le poète lui-même. Également les pièces de la première édition ne faisant pas parler ce personnage en sont retirées. Crève-cœur et Les Masons prennent leur place. Mais cela ne sera pas toujours compris.
Parution du pamphlet Un bluff littéraire, le cas Edmond Rostand.
- 1904 : Sa mère, en furie, lui rend visite à l'improviste... Cette scène piteuse a lieu en présence de Léon Bloy, qui fréquente abondamment Jehan-Rictus à cette époque.
- 1905 : Dimanche et lundi férié, ou le Numéro gagant (pièce en un acte) est jouée et imprimée.
- 1906 : Fil-de-Fer, roman autobiographique.
Sa mère revient à la charge une seconde fois, lui réclamant une pension qu'il aura à verser quelques mois : elle mourra dans l'année.
- 1907 : Publications isolées.
Pour le reste, et jusqu'en 1910, il traverse une période noire en terme d'inspiration : il bâcle des écrits alimentaires dans des revues, travaille au Bel Enfant qui ne sera publié intégralement qu'après sa mort.
- 1910 : L'inspiration lui revient pour des poèmes d'inspiration populaire, que lui publie la revue Comoedia : La Grande Irma, Idylle, le poème-roman Pauvre Julien...
- 1914 : .. le Cœur populaire, le deuxième grand recueil de poésie, réunit les principales pièces ne rentrant pas dans le cycle des Soliloques du Pauvre.
Son ex-maîtresse donne naissance à un enfant (une fille)... qu'il ne reconnaîtra pas : décidément une tradition familiale.
- La guerre éclate. Jehan-Rictus affiche des opinions très nationalistes.
Dans le même temps sa poésie devient très populaire parmi les “poilus”.
- après 1918 et jusqu'à la fin : Il écrit difficilement (si ce n'est son journal et une abondante correspondance), ne publie plus rien d'important. Il subsiste néanmoins correctement, de ses droits d'auteurs, revenus de récitals, subsides d'amis...
- 1930 : Jeanne Landre publie Les Soliloques du Pauvre de Jehan-Rictus, monographie (en réalité romancée) qui allait fonder la légende Jehan Rictus.
Il récite au cours de banquets de L'Action française (par amitié pour Léon Daudet plus que par conviction royaliste). Il est décoré de la légion d'honneur.
- 1931 : Enregistre cinq de ses textes.
Participe à des émissions de radio.
- 1933 : Le 6 novembre, il meurt. Aucun héritier connu : l'État hérite de ses archives.
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